La banque agricole(Bagri) du Niger est sous le feu des projecteurs à cause d’un scandale de détournement mis à jour par un contrôle. Après avoir suscité de l’espoir chez les paysans lors de sa création, la Bagri est aujourd’hui menacée de fermeture.
La Bagri a été créée en 2011 pour assurer le financement des activités de production agricole. Mais des activités de détournement de fonds le mettent aujourd’hui à genoux. En effet ce scandale n’est pas le premier que connait la banque, car en 2015, un de ses agents avait déja dénoncé des pratiques de détournement, mais licencié pour faute grave.
La Banque agricole mise à terre
Le scandale a été révélé par une mission d’inspection ordonnée par le président de la République du Niger, Mohamed BAZOUM. Durant son contrôle, la cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), a constaté que d’importants fonds étaient placés sur les comptes de certains agents de la Banque agricole. Notamment un dépôt de 4 milliards de FCFA sur le compte d’un technicien de surface de la banque.
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La poursuite des investigations a permis de révéler que plusieurs milliards de FCFA avaient été soustrait des caisses de la Bagri. Six personnes ont été interpellées par le tribunal de grande instance de Niamey, précise Rfi . Parmi ces personnes, quatre cadres supérieures de la banque agricole, dont le directeur général et le directeur de la comptabilité.
Désarroi des paysans
Ce scandale plombe les espoirs de financement des paysans, qui à travers leurs organisations, faisaient des dépôts d’argent auprès de la Bagri pour obtenir des crédits. « Il y a des producteurs eux-mêmes qui placent leurs argents en quête de crédits. Il y a des partenaires aussi qui contribuent, il y a même l’Etat. Donc c’est une Banque de développement agricole », a expliqué au média DW, Almansour Mohamed, Secrétaire général des associations pastorales du Niger.
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« Et ce qui vient de se passer ou ce qui se dit par rapport au détournement, c’est une affaire qui risque effectivement de tirer par le bas l’initiative à la base de la création de cette banque agricole », s’est-il plaint.
« Cinq milliards de francs, c’est énorme. Cela veut dire que les gens détournent sans crainte, sans se soucier des intérêts des populations », a aussi dénoncé Mamane Wada, président l’association nigérienne de lutte contre la corruption. L’affaire défraie la chronique actuellement sur les réseaux sociaux au Niger.
Esso A.