Embargo sur le pétrole russe : la Hongrie dit non à l’Union européenne

Embargo sur le pétrole russe : la Hongrie dit non à l’Union européenne

La Commission européenne a proposé mercredi 4 mai, un embargo progressif sur le pétrole russe comme nouvelle sanction contre ce pays. Cette proposition est mal accueillie par la Hongrie.

Devant le parlement européen, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé un sixième paquet de sanctions contre Moscou. Il comporte un plan d’embargo progressif sur le pétrole russe. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a dénoncé ce plan, nocif à son pays qui est largement dépendant du pétrole russe.

Victor Orban ne veut pas d’une rupture brutale avec le pétrole russe

Victor Orban a estimé que la présidente de la Commission de l’Union européenne (UE) « a volontairement ou non attaqué l’unité européenne » en proposant un embargo progressif sur le pétrole russe. Pour le dirigeant hongrois, Bruxelles a franchi la « ligne rouge ».

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« J’ai dit oui aux cinq premiers paquets de sanctions, mais nous avons clairement signifié dès le début qu’il y avait une ligne rouge : l’embargo sur l’énergie. Ils ont franchi cette ligne […], il y a un moment où il faut dire stop », a-t-il ajouté, lors d’une interview à la radio, ce 6 mai.

Victor Orban estime que cette mesure cette mesure « détruirait complètement la sécurité énergétique » du pays. La Hongrie est fortement dépendante du pétrole russe et un embargo « équivaudrait à une bombe nucléaire larguée sur l’économie hongroise », a lancé le Premier ministre.

Retravailler la proposition

Le projet d’embargo sur le pétrole russe comporte des délais. La dirigeante de la Commission a fixé à un horizon de six mois l’arrêt des livraisons de pétrole brut, tandis que l’arrêt des importations de produits raffinés est prévu pour la fin 2022.Une exemption est cependant prévue pour la Hongrie et la Slovaquie, dépendants du pétrole russe.

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne

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Les deux pays sont censés pouvoir poursuivre leurs achats à la Russie jusqu’en 2023. Une proposition qui ne satisfait pas le dirigeant hongrois qui explique que «la transformation totale du système hongrois de transport et d’approvisionnement en énergie » nécessitee « cinq ans », et va être très coûteux à mettre en œuvre.

« Nous n’irons nulle part avec une exemption d’un an et demi », a-t-il indiqué. « La proposition a été renvoyée à l’expéditeur, à Madame la Présidente pour qu’elle la retravaille, nous attendons une nouvelle proposition ». « Il faut une décision unanime, tant que la question hongroise ne sera pas résolue, il n’y aura pas de oui de la Hongrie », a-t-il tranché.

Edoh