Après l’avoir adopté comme monnaie officielle, la Centrafrique a lancé le chantier de sa propre crypto-monnaie. C’était lors d’un « évènement online » ce dimanche 3 juillet que le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, a annoné le «Sango Coin».
La République centrafricaine (RCA) est le deuxième pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie officielle, après le Salvador. Aussi, à part le franc CFA, l’usage de crypto- monnaies en Centrafrique est tout à fait légal. Il était donc normal que le pays se dote de sa propre cryptomonnaie adossée aux richesses du pays. Tel est le projet lancé hier et qui est déjà décrié.
Sango Coin, la cryptomonnaie de la RCA
C’est lors d’une annonce en direct sur les réseaux sociaux, que le président Touadera a lancé « le nouveau système numérique alimenté par la technologie Blockchain ». Les modalités et le calendrier de création de la Sango Coin n’ont pas été divulgés. Mais, le ministre des mines Rufin Benam Beltoungou a promis que le projet aidera les gens à investir dans les importantes ressources minières du pays.
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« Sango signifie la langue de l’argent et de la richesse. La crypto-monnaie aide les pauvres à prendre le contrôle de leurs investissements », a expliqué le président Touadera. Il est également prévu la création d’une île dédiée aux cryptomonnaies sur le fleuve Oubangui, où les investisseurs ne paieront pas d’impôts.
« La Centrafrique est assise sur une montagne de richesses inexploitées » s’est exclamé le président. « Sango Coin sera l’accès direct à nos ressources pour le monde entier » pour attirer les investisseurs et « faire démarrer les moteurs de l’économie », a assuré le chef de l’Etat.
Un projet qui suscite des craintes
L’initiative de la Sango Coin n’est pas bien accueillie par tous les centrafricains, à l’instar du politicien Dominique Erenon, président du parti MDSP. Il a confié à Rfi, que le président Touadera a toujours fait de belles promesses non suivies d’actes concrêts.
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En outre concernant Sango Coin, le politicien estime que c’est le plan de survie du président puisque son « régime est dos au mur ». « Or, la République centrafricaine n’a même pas la technologie nécessaire aujourd’hui pour avoir la cryptomonnaie », se désole-t-il.
De plus, l’effondrement du bitcoin de plus de 20% le mois dernier dans le monde, et la menace de faillite sur certaines plateformes crypto suscitent des inquiétudes en Centrafrique.
Esso A.