Accusations de soutien au terrorisme: le Mali met au défi la France et l’ONU

Accusations de soutien au terrorisme: le Mali met au défi la France et l'ONU

Les accusations du Mali contre la France de soutien au terrorisme ont refait surface ce mardi 18 octobre au Conseil de sécurité. Une réunion portant sur un examen de la situation au Mali, qui a tourné à une empoignade entre les deux pays.

Le Conseil de sécurité de l’ONU examinait hier, le rapport du secrétaire général de l’institution sur la situation au Mali. Dans une allocution normale qui s’est achevée sur une empoignade avec la France, le chef de la diplomatie malienne représentant son pays, a relevé des manquements du rapport et du Conseil de sécurité.

Le Mali réitère ses accusations

Se prononçant sur le rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Mali, Abdoulaye Diop a regretté qu’il ait passé sous silence les avancées du gouvernement de transition. Notamment sur le plan politique, avec la mise en place de chronogramme et institutions devant mener aux élections. Mais aussi sur le plan sécuritaire.

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Une autre faute imputée au rapport est d’avoir « passé sous silence la saisine du Conseil de sécurité par le Mali le 15 août », à propos des « tentatives de déstabilisation et les violations répétées de l’espace aérien par les forces françaises». Ces faits soutenant les accusations du Mali constituent «une violation de la charte (de l’ONU) mais aussi du droit international», a rappelé le diplomate malien.

Aussi le «Conseil est interpellé fortement au Mali, en Afrique et ailleurs» pour que ces actes ne restent pas sans suite. Et les preuves « des actes de duplicité d’espionnage et de déstabilisation de la France à l’encontre du Mali », le pays compte les exposer lors d’une  «réunion spécifique du Conseil de sécurité », encore demandée hier.

Défi à la France et à l’ONU

Dans son bras de fer avec la France, le Mali a invité hier le Conseil de sécurité à assumer sa «responsabilité principale de maintien de la paix et de la sécurité internationale ». Aussi le pays a dénoncé « les manoeuvres et les entraves à la tenue de cette réunion spécifique pour la manifestation de la vérité dans cette partie du Sahel».

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Envers la France, Abdoulaye Diop a brandit la menace de «la légitime défense», inscrite dans la charte des Nations-Unies, si le pays continue les agressions qui lui sont prêtées. Ce qui a provoqué l’indignation de l’ambassadeur français, Nicolas de Rivière, qui a qualifié ces «accusations graves et infondées» de «mensonges».

Réponses auxquelles Abdoulaye Diop a tenu à réagir en forçant pour reprendre la parole, alors que la réunion se clôturait. Dans cette séquence qui a fait le tour des réseaux sociaux, le ministre malien a souhaité que la France, puisqu’elle a «commencé à répondre» des accusations, donne son accord pour que la réunion spéciale se tienne «dans le plus bref délai».

Edoh