Soudan : l’armée cède sous pression de la rue

Soudan : sous pression de la rue, l’armée annonce laisser place à un gouvernement civil

Le général Abdel Fattah al-Burhane a annoncé ce lundi 4 juillet ouvrir la voie à la formation d’un gouvernement civil. Cédant ainsi à l’une des revendications des manifestants qui s’opposent au pouvoir totalement militaire installé par le général depuis le 25 octobre 2021.

Après des mois de manifestations et de répression mortelle, la rue soudanaise à continuer par gronder. Après une ènième répression le 30 juin, les manifestants ont décidé d’opter pour des sit-in. Cette stratégie semble porter des fruits puisqu’au cinquième jour, le dirigeant militaire a annoncé retirer l’armée des instances dirigeantes du pays.

Future formation d’un gouvernement civil

C’est dans une allocution télévisée que le chef du Conseil souverain, plus haute autorité du pays, a annoncé sa volonté de permettre la formation d’un gouvernement civil. Il a appelé « les partis politiques et les organisations révolutionnaires » soudanaises « à s’engager dans un dialogue immédiat et sérieux pour former un gouvernement de personnalités compétentes ».

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Cet appel fait référence au mécanisme e dialogue initié par l’Organisation des Nations unies (ONU) et de l’Union africaine (UA) mais boycotté par les civils du fait de la présence des militaires. Le général a promis que « l’armée ne participera plus au dialogue ».

En outre, après la formation du gouvernement civil, « nous allons dissoudre le Conseil souverain et former un conseil suprême des forces armées », a-t-il ajouté. Il ne sera plus en charge que des questions de « défense et de sécurité ».

Des doutes persistent

Cette annonce du général Al-Burhane na pas calmé les manifestants. Ils sont encore sortis dans des quartiers de Khartoum la capitale, pour monter des barricades. « On ne fait pas confiance à Burhane, il était là pour la dispersion sanglante de la révolution (qui a fait chuter Omar el-Béchir en 2019) puis il a mené son putsch le 25 octobre, donc nous, on veut seulement qu’il parte une fois pour toutes », a confié l’un d’eux a confié à l’AFP.

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« On va le faire tomber comme on a fait tomber Béchir », a ajouté un autre. D’autant plus que les forces de sécurité ont encore dispersé des sit-in dans la violence. Mais cette annonce en faveur d’un gouvernement civil, a fait se réunir les Forces pour la liberté et le changement (FLC) qui composent majoritairement le gouvernement civil limogé lors du putsch.

Un de leurs cadres a indiqué à l’AFP que cette « réunion en urgence », devrait décider de la marche à suivre. Pour l’instant rien n’a encore filtré. Quant au général al-Burhane, Rfi révèle qu’il participe ce jour, à un sommet extraordinaire de l’organisation régionale IGAD, en présence de l’ONU et d’autres responsables de la région. Des suites y pourront donc être donné à l’annonce de formation d’un gouvernement civil au Soudan.

Edoh.