Ce lundi 22 août, douze ans de prison et une inéligibilité à vie ont été requis contre l’ancienne présidente argentine Cristina Kirchner, dans un procès pour corruption présumée.
Actuellement vice-présidente de l’argentine, Mme Kirchner fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires. Celle qui a repris hier avec les requisitions, avait été ouverte en 2019 mais suspendue à cause de la pandémie de Covid-19.
L’avenir politique de Cristina Kirchner menacé
La vice-présidente qui était absente à la procédure est inquiétée dans une affaire d’attribution frauduleuse présumée de marché publics. Ces faits incriminés auraient eu lieu dans son fief politique de la province de Santa Cruz, en Patagonie (sud), alors qu’elle était cheffe de l’État (2007-2015).
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Cristina Kirchner n’est pas la seule mise en cause dans cette affaire. Douze autres personnes sont aussi jugées. Lundi, le procureur Diego Luciani a « dénoncé un authentique système de corruption institutionnel ». Un représentant du ministère public Sergio Mola a évoqué « des irrégularités systématiques dans 51 appels d’offres sur 12 ans ».
Vice-présidente et présidente du Sénat depuis 2019, Cristina Kirchner bénéficie d’une immunité parlementaire. Même si elle venait à être condamnée, seule la Cour suprême pourrait lever son immunité, après avoir confirmer la condamnation.
La vice-présidente dénonce une persécution politique
Icone de la gauche argentine, Cristina Kirchner, 69 ans, est une personnalité clivante mais toujours populaire. A maintes reprises, elle a nié les faits qui lui sont reprochés, dénoncant une persécution politique venant d’une justice instrumentalisée par l’opposition de droite.
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Elle a d’ailleurs bénéficié de nombreux soutiens. Lundi soir, deux rassemblements spontanés se sont formés aux abords de son domicile, suite aux appels à manifester venant de politiciens et de mouvements dont elle est l’idole. Une pétition signée par 500 Maires a même dénoncé une tentative d’exclure Mme Kirchner de la politique argentine.
L’actuel président de gauche, Alberto Fernandez a dans un communiqué lundi soir, condamné la « persécution juridique et médiatique contre la vice-présidente ». Néamoins, Cristina Kirchner a été mise en cause ces dernières années dans une dizaine de dossiers distincts. Elle a bénéficié de non-lieux mais cinq procédures restent en cours.
Esso A.