Les autorités de la transition au Burkina ont exprimé à la France leur volonté de voir rappelé l’ambassadeur Luc Hallade. L’information est confirmée par plusieurs sources médiatiques.
Les brouilles diplomatiques entre le Burkina et la France se multiplient ces derniers mois. Le 21 décembre, l’Agence d’information du Burkina (AIB) annonçait l’expulsion dans la nuit du 17 au 18 décembre, de deux citoyens français accusés «d’activité d’espionnage». La coordinatrice résidente des Nations unies sera par la suite officiellement déclaré persona non grata et expulsée du pays.
Luc Hallade, indésirable au Burkina
L’information a été donnée par Jeune Afrique qui cite une source française. Selon nos confrères, la ministre burkinabé des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, a adressé un courrier officiel au Quai d’Orsay fin décembre, pour demander de «changer d’interlocuteur». Les autorités burkinabé estiment que l’ambassadeur Luc Hallade n’est plus un «interlocuteur fiable» et ne souhaitent plus travailler avec lui.
Burkina-Faso : le gouvernement expulse la coordinatrice résidente de l’ONU
«Nous avons demandé son remplacement», a confirmé une source gouvernementale burkinabé à Radio Omega. Les raisons derrière cette requête n’ont pas été détaillées par les autorités, mais plusieurs sources soutiennent qu’elles sont liées à une lettre envoyée par l’ambassadeur Luc Hallade le 12 décembre 2022, rapporte Le Monde.
Dans cette lettre adressée aux ressortissants français de la ville burkinabé de Koudougou et qui a fuité sur la toile, l’ambassadeur invitait « avec insistance » ses compatriotes habitant la ville, à se «relocaliser» dans la capitale ou à Bobo-Dioulasso, dans le sud-ouest du pays. Koudougou, située à 100 kilomètres à l’ouest de Ouagadougou et troisième ville la plus peuplée du Burkina, « est passée en zone rouge » selon le courrier de Luc Hallade, et donc déconseillée aux Français par le Quai d’Orsay.
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Esso A.