Alors que le soutien financier international se focalise sur l’Ukraine, la France ne se désolidarise pas de l’Afrique. C’est du moins ce que le directeur général de l’Agence française de développement (AFD) Rémy Rioux, a confié dans un entretien à l’AFP.
Le conflit en Ukraine a éludé les sujets souvent présentés comme préoccupants en Afrique et qui suscitaient des appels à l’aide internationale. Depuis, les pays dits riches qui s’alarmaient régulièrement des crises sur le continent n’ont que pour priorité la situation en Ukraine. Mais la France dit se démarquer de ces derniers, en maintenant ses actions vers le continent.
Développement de l’Afrique, un souci pour l’hexagone
L’aide publique au développement des pays riches vers les États vulnérables a bondi l’an dernier atteignant 204 milliards de dollars. C’est ce qu’ont révélé les chiffres publiés mi-avril, par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Cependant, une grande part de cette aide est partie à l’Ukraine, au détriment du continent noir qui a connu un recul de 7,8 % de l’aide qu’elle recevait.
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Toutefois la France ne s’est pas inscrite dans cette tendance a expliqué M. Rioux pour qui son pays a « une forte priorité vers l’Afrique ». Son affirmation se base sur les chiffres publiés ce mercredi par l’agence qu’il dirige et selon lesquels l’AFD a consacré près de la moitié de ses nouveaux financements au continent l’année dernière. Sur un total de 12,3 milliards d’euros déployés, 5,5 milliards ont été consacrés à l’Afrique selon l’AFD.
L’OCDE avait déjà constaté dans son rapport annuel, une hausse importante de l’aide française vers le continent, selon l’AFP. Cependant, « il y a une situation d’urgence financière » sur le continent, a indiqué M. Rioux. Il explique que « l’espace budgétaire se réduit (sur le continent) en raison de la hausse des taux d’intérêt ». L’Afrique subit « une certaine érosion des transferts d’aide publique », en raison du contexte international.
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En outre, l’Afrique connait une réduction des investissements de la Chine, partenaire important du continent, en raison de l’impact de la pandémie de Covid-19. Une autre raison de cette baisse est la crainte de ne pas voir ces prêts remboursés par des États africains fragilisés a ajouté M. Rioux. Mais la France maintient « depuis longtemps une position constante de ne pas oublier l’Afrique et au contraire d’augmenter les flux », a rassuré le directeur de l’AFD.
Des déclarations qui peuvent être vues sous l’angle d’une opération pour redorer le blason de la France sur le continent. D’autant plus que le pays subit ces dernières années un rejet de sa politique en Afrique.
La Rédaction