Mali : les groupes armés du nord veulent-ils provoquer une guerre contre l’armée nationale ?

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Dans un communiqué publié lundi, les groupes armés regroupés dans la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), a appelé les habitants à se préparer pour une guerre à venir. Le mouvement accuse l’armée nationale d’avoir relancé les hostilités en violation de l’accord de paix d’Alger signé en 2015.

Depuis plusieurs mois, la tension est vive entre les groupes armées du nord du Mali et le gouvernement de transition. Les deux camps s’accusent mutuellement d’attaques. La question qui a ravivé les tensions ces derniers jours est l’occupation des camps militaires rétrocédés par la Minusma. Les groupes armés du nord contestent à l’armée nationale son droit d’occuper ces camps.

Les groupes armés préparent la guerre ?

Dans son communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, le CMA s’est dit «en temps de guerre » et appelle la population de la région à se mobiliser. «Tous les habitants l’Azawad » sont appelés « à se rendre sur le terrain pour contribuer à l’effort de guerre dans le but de défendre et protéger la patrie et ainsi reprendre le contrôle de l’ensemble de leur territoire », ajoute le communiqué.

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La CMA précise que « l’armée nationale azawadienne a préparé des stratégies de résistance de court et de long terme ». Ces propos relayés par plusieurs médias internationaux réconfortent la crainte des nouvelles autorités maliennes qui lisent dans les actions de ces mouvements une volonté de partition du Mali, qui va à l’encontre du principe d’unité et indivisibilité du territoire malien, consacré par la constitution.

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Elles contrastent également avec l’appel lancé par les autorités de transition le 28 août aux groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger à « revenir à la table des négociations (pour) surmonter les défis actuels par la voie diplomatique ». Le gouvernement avait réaffirmé son attachement à l’accord de paix, ainsi qu’au cessez-le-feu conclu en 2021. Mais le CMA accuse l’armée d’« agression » et dit se positionner dans une « riposte en légitime défense ».

Cependant, la grande pomme de discorde aujourd’hui est l’occupation des camps militaires quittés par la Minusma au nord. Les groupes armés de cette région s’opposent à leur transfèrement à l’armée nationale, ce qui revient à lui nier également son caractère national. A la mi-août, la reprise du camp de Ber par l’armée, avait conduit à des protestations du CMA, qui avait promis de se battre pour chasser la chasser.

Une situation qui crée des condition favorables à une reconquête armée du nord par les autorités de transition, dans la mesure où une partie du pays ne pourrait être laissé entre les mains de groupes armés.

La Rédaction