L’élection présidentielle au bénin s’annonce à grand pas. Pour s’assurer du bon déroulement du processus electoral, le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest et du Sahel, le Ghanéen Ibn Chambas séjourne à Cotonou. Cette visite qui s’inscrit dans le cadre d’une mission d’information lui a permis de rencontrer les institutions qui interviennent dans l’organisation du scrutin, les acteurs politiques de tous bords. Belle occasion pour le parti Les Démocrates de critiquer sévèrement l’émissaire onusien pour son rôle dans un passé récent.
Lors de la rencontre avec le parti Les Démocrates de l’ancien président Boni Yayi, l’émissaire de l’ONU a été vivement critiqué. Toutefois pour le camp Talon, il s’agit d’une mission qui fait partie de la diplomatie préventive pour garantir la paix et la stabilité
Une séance réquisitoire contre le diplomate de l’ONU.
Les confrères de RFI parlent d’une séance qui s’est métamorphosée en réquisitoire contre le diplomate de l’ONU. En effet, le Ghanéen Ibn Chambas a été décrié par l’opposition depuis les législatives non-inclusives de 2019, alors qu’en tant que facilitateur, il inspirait un espoir.
Eric Houndété, président du parti parle d’un espoir déçu. « Nous avons souhaité que sa mission soit fructueuse pour le Bénin. Par le passé, il est passé ici, alors que nous allions aux législatives de 2019, et à la fin le rapport qu’il a fait n’était pas en faveur du peuple béninois », a-t-il indiqué.
D’autres sources indiquent que la candidate désignée du parti, Reckya Madougou lui aurait demandé de produire « un rapport sans voiler les faits ». Ibn Chambas a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une médiation mais d’une mission de routine.
Une mission de bons offices selon le camp Talon
Pour le camp du président Talon, il s’agit d’une mission qui fait partie de la diplomatie préventive pour garantir la paix et la stabilité. C’est ce que confirme Abraham Zinzindohoue, député du camp Talon qui parle d’une mission classique de bons offices.
« C’est une visite diplomatique électorale qui se fait tout le temps. Après eux vous verrez l’Union africaine, la Cédéao. C’est un automatisme, ça fait partie des mécanismes de paix »a-t-il déclaré.
Pour les confrères de RFI, l’opposition béninoise encourage l’ONU à aller plus loin. La même source renseigne qu’elle a demandé à Ibn Chambas de rappeler au président Talon qui le reçoit ce mercredi, ses exigences, qui sont entre autres le retour à l’ancienne loi électorale qui ne prescrit pas de parrainages.
Il faut préciser que la mission prend fin ce mercredi 10 février.
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