Zimbabwe : le président Mnangagwa signe la loi punissant ceux qui parlent mal du pays

Loi patriotique - le président Mnangagwa signe la loi interdisant de parler mal du pays

Adoptée récemment par le parlement, la loi patriotique a été signée ce vendredi 14 juillet par le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa. Cette loi qui entre en vigueur à un mois des élections législatives et présidentielles est décriée par certains ONG.

L’objet de la loi promulguée est de punir toute « atteinte à la souveraineté et à l’intérêt national ». Il s’agit d’un amendement du code pénal, ce qui criminalise tout acte allant dans le sens que la loi interdit. Adoptée par la Chambre basse de l’Assemblée nationale en mai et par le Sénat en juin, il ne manquait plus que l’aval du président pour son entrée en vigueur.

La loi patriotique entre en vigueur

Il est désormais interdit au Zimbabwe de dire du mal du pays. C’est l’objet de la loi patriotique que le président Mnangagwa a promulgué ce vendredi. Cette loi criminalise le fait de « porter délibérément atteinte à la souveraineté et à l’intérêt national du Zimbabwe ».

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Toute personne qui appelle à des sanctions contre le pays ou qui participe à des réunions de personnes qui font la promotion de ces sanctions, tombera sous le coup de la loi patriotique. Est également concernée toute personne qui appelle à une intervention militaire étrangère pour obtenir un changement de régime.

Selon la ministre de l’information Monica Mutsvangwa , « le rôle de cette loi est de s’assurer que les citoyens aiment leur pays (…) vous devez être patriote ». Elle exprimait son opinion lors d’une interview télévisée en Afrique du Sud. Mais son avis n’est pas partagé par certains ONG et partis politiques de l’opposition.

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« Ce texte confirme que le Zimbabwe est une dictature à part entière avec un régime pire que celui de Robert Mugabe » a commenté sur Twitter, Fadzayi Mahere, porte-parole du parti Coalition des citoyens pour le changement. En juin, lors de l’adoption de la loi patriotique par le Sénat, la directrice adjointe pour l’Afrique de l’Est et australe à Amnesty International dénonçait des « dispositions délibérément vagues et générales du texte », ce qui peut amener à des dérives.

Mme Flavia Mwangovya craignait que la promulgation de ce projet de loi confère « aux autorités des pouvoirs accrus afin de restreindre indûment les droits humains ». En outre elle permettrait de « condamner à mort des personnes perçues comme critiques à l’égard du gouvernement » avait ajouté la directrice adjointe.

Esso ASSALIH