Ce dimanche 31 juillet, le gouvernement malien a sorti un communiqué dans lequel il s’est attaqué au président français Emmanuel Macron. Il lui est demandé d’en finir avec «sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante ».
Le communiqué du gouvernement malien de la transition, lu par son porte-parole le Colonel Abdoulaye Maiga, est sans équivoque. Il se réfère aux propos tenus par M. Macron lors de sa visite en Guinée-Bissau. Pour le Mali, il s’agit d’une provocation de plus du président Macron, qui doit s’arrêter.
Arrêter la posture néocoloniale
« Le gouvernement de transition exige du président Macron d’abandonner définitivement sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante pour comprendre que nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens ». Telle est la quintessence du message lu par le Colonel Maiga.
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En visite en Guinée-Bissau jeudi dernier, Emmanuel Macron avait appelé les Etats-ouest africains à œuvrer pour que le peuple malien exprime sa souveraineté permettant de bâtir un « cadre de stabilité » qu devrait assurer « de « lutter efficacement contre les groupes terroristes ».
Pour lui, lutter contre le terrorisme « n’est d’ailleurs (..) l’objectif » des autorités maliennes, dont il estime « les choix » et la « complicité(..) avec la milice Wagner » inefficaces. Cette accusation de Paris sans aucune preuve, malgré les démentis de Bamako, sont qualifiés de « posture néocoloniale » par le Mali, qui exige que le président français y mette un terme.
Macron veut « susciter la haine ethnique »
Au-delà d’adopter une posture néocolonialiste, le président Macron est aussi accusé par le Mali de vouloir « susciter la haine ethnique » dans le pays. En effet dans ses propos, le président français a « évoqué l’exercice de violence par les autorités de transition contre une ethnie spécifique du pays. Faisant ainsi écho aux récentes allégations de l’ONG Human Rights Watch.
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Aussi, le Mali a invité Macron à se remémorer « constamment le rôle négatif et la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda ». Le communiqué loue le fait qu’entrevoyant cette posture néocoloniale et ses dessins inavoués comme la « division et la partition du pays », le gouvernement avait pris des mesures qui se justifient davantage aujourd’hui.
Notamment l’exclusion de l’ambassadeur de France au Mali et a suspension des médias France 24 et Rfi. Le gouvernement a réitéré sa volonté de renforcer la cohésion sociale face à la dégradation du tissu social du fait « des conflits communautaires instrumentalisés par des groupes terroristes et leurs sponsors étatiques étrangers ».
Esso A.