Mali : une menace plane sur l’efficacité de la politique anti-terroriste des autorités de transition

Mali : une menace plane sur l’efficacité de la politique anti-terroriste des autorités de transition

Malgré l’existence d’incursions contre les Forces armées maliennes (FAMa), notamment le 4 mars dernier, les terroristes ont du mal à résister à l’offensive générale menée par les autorités de transition. Mais depuis quelques jours, ces derniers voient s’ouvrir un nouveau front.

L’attaque du vendredi 4 mars contre le poste de sécurité de Mondoro a provoqué une vive réaction des Fama, et dont les autorités de transition se satisfont du bilan. Mais ces acquis ne peuvent occulter la colère grandissante de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui commence par hausser le ton.

Les autorités de transition, efficaces contre le terrorisme

L’attaque terroriste complexe du 4 mars contre le poste de sécurité de Mondoro a, un temps soit peu, nui aux autorités de transition du Mali. Mais la réaction vigoureuse des Fama qui a permis de faire plus de morts dans le camp ennemi a été saluée. Et selon un communiqué de l’Etat-Major général des armées en date du 6 mars, la contre-offensive s’est poursuivie.

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« Des missions d’observation et de renseignement en profondeur ont permis de localiser les zones de repli de certains groupes terroristes » a indiqué le communiqué. Les offensives qui ont suivi ont permis de causer des dégâts matériels aux terroristes mais aussi en vies humaines.

C’est ainsi que l’Etat-major annonce la neutralisation de près d’une dizaine de leaders terroristes. Les Fama confirment que la situation dans la zone de Mondoro est sous-contrôle et déplorent les pertes en leur sein. De quoi conforter les autorités de transition du Mali dans leur politique. Mais cette politique est menacée par la colère grandissante des groupes armés du nord.

Les exigences de clarification du CMA

La coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), regroupant les groupes armés entrés en rébellion contre le pouvoir central après le début des insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, est monté au créneau. Dans un communiqué en date du 02 mars, le mouvement a dénoncé «la mauvaise foi » des autorités de transition du Mali.

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Ces ex-rebelles qui contrôlent notamment la ville de Kidal au nord du Mali, appellent les autorités de transition à clarifier leur position sur plusieurs points, dont l’accord de paix d’Alger. Ils font grimper les enchères en dénonçant le survol des zones qu’ils contrôlent par des avions non identifiés. Ils reprochent au gouvernement de tenir des positions qui remettent en cause l’accord qui avait ramené la paix.

« Nous ne prendrons [pas] la responsabilité historique de provoquer une rupture brutale avec le partenaire d’en face » a indiqué un des chefs du CMA, avant d’ajouter « cependant, nous sommes prêts à faire face à toute éventualité ». Mais les autorités de transition ont le soutien d’une partie de l’opinion, notamment le mouvement Yerewolo. Ce dernier estime que l’accord d’Alger est devenu caduc. Il ne peut donc être mis en oeuvre « parce que c’est un accord qui ne prend pas en compte les préoccupations du peuple malien ».

Edoh