Les autorités tchadiennes ont annoncé ce jeudi la nationalisation des actifs d’Esso Tchad, une ancienne filiale du géant pétrogazier américain ExxonMobil. Cette dernière avait récemment vendu cette filiale, cession contestée par N’Djaména.
L’annonce des autorités tchadiennes a été contestée par l’entreprise britannique, nouveau propriétaire d’Esso Tchad. Savannah Energy a sorti un communiqué pour protester contre la nationalisation. Il faut préciser que cette vente avait entrainé un procès en contestation.
Une nationalisation d’Esso Tchad contestée
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« Sont nationalisés tous les actifs et tous les droits de toute nature découlant des conventions, permis de recherche, autorisations d’exploitation et autorisations de transport des hydrocarbures de la société Esso Exploration and Production Chad Inc. », lit-on dans un décret du président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, daté de jeudi et consulté par l’AFP.
L’entreprise nouvelle propriétaire d’Esso Tchad, la britannique Savannah Energy PLC, a sorti un communiqué ce vendredi dans lequel elle s’insurge contre cette décision. Pour elle, il s’agit d’ « une violation directe des conventions internationales » et d’une décision de la Chambre internationale de commerce de Paris (ICC) en sa faveur.
En effet, le 9 décembre 2022, Savannah avait annoncé qu’ExxonMobil lui avait vendu la totalité des actifs de sa filiale Esso Exploration and Production Chad Inc. Ils comprenaient notamment des concessions dans certains champs (gisement de Doba dans le sud) et la vente du pétrole extrait, ainsi qu’une participation dans le pipeline Tchad-Cameroun qui permet d’acheminer le brut jusqu’au port camerounais de Kribi.
Le gouvernement avait dans la foulée contesté cette vente au motif qu’elle a été « réalisée en dépit des objections expresses du gouvernement tchadien ». Mais aussi au mépris de son « droit de préemption », qui lui donnait la priorité d’acquérir Esso Tchad en cas de vente. Le gisement de « Doba et le pipeline Tchad-Cameroun constituent des actifs vitaux et souverains pour le Tchad, ils ne sauraient être mis en péril par une opération irrégulière », avait ajouté le ministère du pétrole.
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L’affaire avait alors été portée devant la Chambre internationale de commerce de Paris, qui le 7 janvier, avait rendu un arbitrage en faveur de Savannah Energy. Face à cette nationalisation, l’entreprise britannique a indiqué son intention de poursuivre l’État tchadien en justice.
Edoh