Alors que les relations entre les deux pays n’étaient plus au beaux fixe malgré le soutien continu de la Pologne à l’Ukraine dans l’effort de guerre, Zelensky a précipité les choses cette semaine. Après son discours à l’ONU, la Pologne a annoncé qu’elle ne livrera plus d’armes à l’Ukraine

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les céréales ukrainiennes passent par les pays européens sur décision de l’Union européenne. Ce qui n’enchante pas certains pays comme la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie, la Bulgarie, la Roumanie où les agriculteurs voient leurs productions concurrencées par ces céréales ukrainiennes. Ces pays ont donc interdit ces importations, ce qui a créée des frictions avec l’Ukraine.

La Pologne ne livrera plus d’armes

Les relations entre la Pologne et l’Ukraine se sont rapidement dégradées après le discours de Volodymyr Zelensky, à la tribune de l’ONU, mardi. Il affirmait que « certains pays feignent la solidarité avec l’Ukraine. Mais en faisant monter cette affaire autour des céréales ukrainiennes, il font le jeu de Moscou ». Bien qu’il n’ait pas cité la Pologne, celle-ci s’est sentie visée. Le mercredi, l’ambassadeur d’Ukraine en Pologne a été convoqué d’urgence pour que lui soit notifiée la colère de Varsovie.

Dans la foulée, le Premier ministre Polonais a indiqué que son pays ne livrera plus d’armes à Kiev, pour se concentrer sur la modernisation de sa propre armée. En effet, une tension existait entre ces deux pays à propos justement des céréales ukrainiennes. En effet, depuis le début de la guerre, l’Ukraine éprouvait des difficultés pour importer ses céréales et autres produits, alors que son économie en dépend majoritairement.

L’UE a donc décidé en mai 2022 de suspendre les droits de douane sur les produits ukrainiens pour un an. Ceci allait permettre à Kiev de facilement faire passer ses produits par l’Union et les vendre en Afrique et au Moyen-Orient. Cependant ses produits se sont retrouvés stockés dans les pays qu’ils devaient traverser, pour des problèmes de logistique. Ce phénomène a provoqué une hausse de l’offre dans ces pays et la baisse des prix des céréales, au grand dam des agriculteurs locaux.

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Ceux-ci ont fait plusieurs manifestations amenant les cinq pays cités plus hauts s’entendre avec l’UE pour interdire ces importations pour une année. A l’approche de la fin de cette suspension, c’est-à-dire le 15 septembre, la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie ont annoncé qu’il vont poursuivre l’embargo. En réaction, l’Ukraine a porté plainte ce lundi contre eux devant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Les relations étaient donc tendues entre ces pays et l’Ukraine qu’ils soutiennent tout de même dans sa guerre contre la Russie.

Les accusations de Zelensky ont donc précipité les choses et conduit la Pologne à suspendre son soutien à l’Ukraine. À New York le président polonais, Andrzej Duda, a comparé l’Ukraine « à une personne en train de se noyer» et qui peut entrainer son sauveteur. Toutefois, les deux pays ont annoncé ce jeudi, qu’ils reprendront dans les prochains jours les discussions, pour régler leurs différends.

Esso ASSALIH