Alors qu’ils n’envisageaient pas un retrait des territoires occupés, les rebelles tigréens ont annoncé lundi, s’être replié sur leur région d’origine le Tigré. Une ouverture à l’aide humanitaire mais aussi au dialogue.
Ces derniers mois, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a avancé dans les régions voisines de l’Amhara et de l’Afar. Le gouvernement fédéral de Abiy Ahmed, faisait de ce retrait un préalable à toute négociation. Et pour se retirer, le TPLF a évoqué la volonté d’ouvrir la porte à l’aide humanitaire et de négocier la paix. Mais pour Addis Abeba, la cause se trouve dans les défaites infligées par l’armée fédérale au rebelles.
Les rebelles tigréens appellent à des négociations de paix
Depuis quelques jours, la contre-offensive gouvernementale oblige les rebelles tigréens à reculer, quittant les territoires qu’ils occupaient. Lundi 20 décembre, ils ont annoncé s’être totalement repliés dans leur région. « Nous avons décidé de nous retirer de ces zones vers le Tigré. Nous voulons ouvrir la porte à l’aide humanitaire » a déclaré à l’AFP, le porte-parole du TPLF, Getachew Reda.
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Plus tard il a annoncé sur tweeter que le retrait était effectif. Il a aussi dans une lettre adressée aux Nations unies, appelé à une cessation immédiate des hostilités, avançant ce retrait des rebelles tigréens comme « une ouverture décisive pour la paix ». Les appels de la communauté internationale à un désengagement du TPLF de ces régions, Afar et Amhara, seraient à l’origine de leur départ.
Aussi Getachew, appelle l’ONU à mettre en place un cesse- le-feu, le retour de l’aide humanitaire, et de travailler à un mécanisme de paix. Il demande également au Conseil de sécurité de veiller au retrait des forces amhara et érythréennes du Tigré occidental, ainsi que l’établissement d’un embargo sur les armes à l’Ethiopie et à l’Erythrée voisine.
Addis Abeba dénonce la diversion du TPLF
L’annonce des rebelles tigréens est qualifiée par le gouvernement d’Addis-Abeba de diversion, informe Rfi. La porte-parole du Premier ministre, Billene Seyoum, confiait lundi à l’AFP, que l’annonce du TPLF servait à masquer des déconvenues militaires.
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« Le TPLF a subi des pertes considérables au cours des dernières semaines et prétend ainsi (faire) une »retraite stratégique » pour maquiller une défaite », a-t-elle expliqué. Avant d’ajouter qu’ « il y a toujours des poches dans la région Amhara où ils (les combattants du TPLF) sont encore, de même que d’autres fronts où ils tentent d’ouvrir le conflit ».
Mais l’annonce des rebelles tigréens a été saluée par Washington. Ned Price, porte-parole du département d’Etat américain a espéré » que cela ouvre la porte plus largement à la diplomatie ». L’ONU a également annoncée que la lettre du TPLF était « étudiée ». M. Getachew a quant à lui rappelé que « nous avons besoin que la communauté internationale agisse ».
Esso A.