Sénégal : sales temps pour Ousmane Sonko et son avocat français

Sénégal : sales temps pour Ousmane Sonko et son avocat français

Le bras de fer engagé par le politique sénégalais Ousmane Sonko avec le gouvernement semble tourner à l’avantage de ce dernier. Alors que le dirigeant du défunt Pastef est en prison où il fait une grève de la faim, son avocat français Juan Branco est aussi dans les mailles de la justice sénégalaise depuis samedi.

L’avocat français Juan Branco est l’homme derrière la plainte déposée par le camp Sonko en juin, contre le président sénégalais Macky Sall et d’autres responsables sénégalais en France et à la Cour pénale internationale (CPI). Le gouvernement sénégalais avait réagi en lançant un mandat d’arrêt contre l’avocat français pour ses liens avec les troubles de juin dans le pays. Quant à son client, Ousmane Sonko, il était déjà dans plusieurs procédures judiciaires.

Ousmane Sonko et son avocat embastillés

Condamné le 1er juin à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse », Ousmane Sonko était bloqué chez lui par un dispositif militaire qui a quadrillé son domicile à Dakar depuis le 28 mai. Mais l’hypothèse de son arrestation, bien que légal, semblait difficile à mettre en œuvre. Il a fallu attendre la mi-juillet pour que le dispositif soit levé permettant à l’homme politique de reprendre ses mouvements, mais aussi au gouvernement de mettre la main sur lui.

Mandat d’arrêt contre l’avocat français d’Ousmane Sonko : l’État du Sénégal dans son bon droit !

Le 28 juillet, soit quatre jours après la levée du dispositif sécuritaire, Ousmane Sonko fut interpellé devant son domicile après une altercation avec un gendarme qu’il accusait de le filmer, après son retour de la prière de vendredi. Il fut mis en garde à vue pour « vol de téléphone portable et appel à l’insurrection », inculpé le 31 juillet et placé en détention pour complot. Son parti le Pastef fut dissout dans la foulée.

Son arrestation a créé des soulèvements de rue mais peu suivi comme en juin. La situation semble donc désespérée pour Sonko qui a entamé une grève de la faim depuis sa prison. Il a d’ailleurs été admis aux urgences selon un communiqué du Pastef le 06 août. Une situation confirmée par l’un de ses avocats, Me Ciré Clédor Ly qui ne s’est pas prononcé sur son état de santé.

Plus compliqué pour Sonko

Comme pour ne pas arranger les choses pour le politicien sénégalais, des responsables policiers du pays ont annoncé l’arrestation de son avocat français, le samedi 5 août. Recherché pour ses liens présumés avec les troubles de juin au Sénégal, Juan Branco essayait d’échapper aux forces de l’ordre, selon les médias locaux. Il se serait fait passer pour un pêcheur pour fuir le Sénégal quand il a été arrêté aux frontières avec la Mauritanie.

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Il fut inculpé le lendemain pour, entre autres, appel à l’insurrection et diffusion de fausses nouvelles. M. Branco a été libéré sous contrôle judiciaire ce lundi et va être expulsé vers la France, a indiqué l’un de ses avocats ce matin. Le pouvoir sénégalais semble ainsi prendre le dessus sur Ousmane Sonko qui est progressivement privé de ses moyens.

Jeté finalement en prison pour une autre raison que sa condamnation à deux ans de prison, sans que le pays ne brûle comme l’avaient prédit certains observateurs, M. Sonko est obligé de recourir à une grève de la faim pour se faire entendre. La grande équation reste sa participation ou non à la présidentielle de 2024, qui semble de plus en plus compromise.

Esso ASSALIH