Trêve olympique : l’ONU sort son joker pour arrêter l’avancée de la Russie en Ukraine

Trêve olympique - l’ONU sort son joker pour arrêter l’avancée de la Russie en Ukraine

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté ce mardi la trêve olympique pour les Jeux 2024 de Paris, contre l’avis de la Russie. Il s’agit d’une mesure qui oblige les États membres de l’ONU en conflit, à arrêter les hostilités avant pendant et après les Jeux.

La trêve olympique est une vieille tradition qui trouve ses origines dans la Grèce Antique et qui imposait la cessation de toutes les hostilités durant les jeux de l’époque. Elle a été réintroduite par l’ONU lors des JO de Lillehammer en 1994. Depuis, elle est adoptée sans vote, par consensus. En vertu de cette trêve, les États membres de l’ONU qui sont en conflit s’engagent à cesser le feu une semaine avant le début des Jeux olympiques, durant les jeux et sept jours après la fin des compétitions.

La trêve olympique pour bloquer la Russie

Le texte de la trêve olympique de la résolution a été préparé par la France et devait passer par consensus. Mais la Russie a exigé un vote jugeant « inacceptable » le fait que le texte ne fait aucune référence aux « principes d’un accès égal et non politisé » aux compétitions sportives. Pour rappel, depuis le début de son offensive en Ukraine, la Russie est suspendue de certaines compétitions sportives et le Comité Olympique (CIO) a interdit aux athlètes russes de participer aux JO sous leurs drapeaux nationaux.

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Le texte est donc passé au vote et a été adopté par 118 voix sur 193. La Russie et la Syrie se sont abstenus et 70 pays (majoritairement africains) ne se sont pas exprimés. La résolution appelle les États membres à « observer la trêve olympique individuellement et collectivement ». Le président du CIO, Thomas Bach, a regretté un monde qui « fait face à tant de confrontations, de divisions et de polarisation ».

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L’ambassadrice russe adjointe à l’ONU Maria Zabolotskaya a, quant à elle, souligné qu’ « il y a une tendance dangereuse à l’interférence politique dans le sport et à l’utiliser comme instrument de pression politique ». Elle a dénoncé une « discrimination » contre les athlètes russes qui est au « sommet de l’hypocrisie et du cynisme ». Ce à quoi Thomas Bach a répondu devant la presse que ce n’est pas de la « discrimination » mais plutôt « cela concerne le respect des règles de la Charte olympique ».

En effet, en 2022, le CIO avait déjà accusé la Russie d’avoir violé cette trêve signée avant les JO 2022 de Pékin, en envahissant l’Ukraine. Aussi la question se pose de savoir si la Russie va respecter cette fois la trêve, au cas où le conflit se poursuit jusqu’en juillet 2024. Les JO 2024 auront lieu du 26 juillet au 11 août 2024.

Esso A.