Le directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a dénoncé, ce mercredi 13 avril, une injustice dans le monde. Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est plaint de la différence de traitement des conflits.
L’OMS organisait hier, une conférence de presse portant principalement sur la pandémie de Covid-19. Son directeur a saisi l’occasion pour dénoncer l’attention particulière portée à l’Ukraine au détriment des autres zones de conflit dans le monde.
Diatribe du directeur général de l’OMS
«Toute l’attention portée à l’Ukraine est très importante bien sûr parce que cela a un impact sur le monde entier, mais pas même une fraction (de cette attention) n’est donnée au Tigré, au Yémen, l’Afghanistan, la Syrie et tout le reste», a dénoncé le directeur général de l’OMS.
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«Il me faut être direct et honnête, le monde ne traite pas la race humaine de la même façon. Certains sont plus égaux que d’autres», a ajouté M. Ghebreyesus. «Et quand je dis cela, cela me fait de la peine (…) C’est très difficile à accepter mais c’est ce qui arrive», s’est-il ensuite désolé.
Le directeur général de l’OMS a tout de même espéré que «le monde reviendra à la raison et traitera toute vie humaine de la même façon».
Le cas probant du Tigré
Dans son coup de gueule, le directeur général de l’OMS a pris comme objet de comparaison, la situation de la région dont il est originaire, le Tigré, en Ethiopie. Depuis plus d’un an, un conflit armé oppose les autorités de la région aux forces gouvernementales du premier ministre Abiy Ahmed. Le conflit s’est d’abord propagé au-delà du tigré avant de se resserrer sur la région.
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«Ce qui arrive en Éthiopie est tragique, les gens sont brûlés vifs à cause de leur ethnie, rien d’autre, et je ne suis pas sûr que cela ait été pris au sérieux par les médias», a-t-il dénoncé. Et d’insister qu’ «il nous faut un équilibre. Nous devons prendre chaque vie au sérieux parce que chaque vie est précieuse».
Le directeur général de l’OMS a dit aussi craindre que la trêve humanitaire décrétée le 24 mars par le gouvernement d’Addis Abeba « ne soit qu’une manœuvre diplomatique». Car sur les 2000 camions d’aide de première nécessité qui devaient arriver dans la région, « il n’y en a eu que 20 au total, ce qui représente 1% des besoins». «Concrètement, le siège entre forces éthiopiennes et érythréennes se poursuit», a-t-il ajouté.
Esso A.