Présidentielle en France: une enquête pénale est ouverte contre le parti d’Eric Zemmour

Présidentielle en France: une enquête pénale est ouverte contre le parti d'Eric Zemmour

Bien que la course à la présidence soit fini pour son candidat, le parti d’Eric Zemmour n’a pas fini de faire parler de lui. En effet, une enquête préliminaire a été ouverte ce mardi 12 avril par le parquet de Paris contre Reconquête.

Cette enquête découle de deux plaintes contre le parti d’Eric Zemmour. Est mis en cause un sms envoyé par Reconquête à des Français de confession juive, avant le premier tour de la présidentielle. Mais le parti politique se défend d’avoir effectué cette démarche qualifiée de démarchage politique, dans le respect de la légalité.

Des plaintes contre le parti d’Eric Zemmour

L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et l’association J’accuse AIJI, ont porté plainte pour un démarchage par SMS du parti d’Eric Zemmour, ciblant des électeurs français de confession juive, a rapporté l’AFP. Aussi le parquet de Paris a ouvert une enquête pour des infractions relatives à des données à caractère personnel.

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Vendredi, au dernier jour de la campagne, un sms signé du nom du candidat était envoyé à de nombreux téléphones mobiles en France, renvoyant vers une page éditée par le parti d’Eric Zemmour. Y est affiché un texte explicitement adressé aux Français juifs. Dans le texte, Zemour parlait de l’antisémitisme en France et dénonçait les « racailles » qui « pourrissent la vie » des Juifs ainsi que le terrorisme islamiste.

Bien que le texte ait été supprimé, une enquête est ouverte contre le parti d’Eric Zemmour pour plusieurs chefs d’accusation notamment «détention, conservation, enregistrement, transmission de données à caractère personnel en dehors des cas prévus par la loi». Trois autres associations ont confié à l’AFP avoir aussi déposé plainte mardi.

Une infraction passible d’une peine de prison et d’amende

La loi française interdit le traitement de données personnelles à connotation religieuse, en dehors de quelques exceptions. Une peine de cinq ans d’emprisonnement et 300.000 euros d’amende est prévue par le code pénal français, en cas de création d’un fichier faisant apparaître des croyances religieuses ou des origines raciales ou ethniques sans le consentement de l’intéressé.

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Et à ce sujet, BFMTV a recueilli le témoignage d’une dizaine d’électeurs de confession juive, émus d’avoir été ciblés en fonction de leur religion. La chaîne rapporte également l’avis d’un des responsables de la campagne de Zemmour qui explique qu’ils ont eu recours à un courtier en données personnelles, qui achète des bases de données pour en faire commerce.

Et l’équipe de campagne du parti d’Eric Zemmour a assuré au média « avoir reçu l’assurance par son prestataire que les personnes visées avaient donné leur accord pour que leurs données soient partagées ». La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a aussi annoncé avoir ouvert une instruction dès le 9 avril suite à des signalements.

Kylian B.