la grève des enseignants a été prolongée pour la libération d’une collègue arrêtée. En effet, une enseignante avait été interpellée au sein de son établissement le 28 janvier, et placée sous mandat de dépôt le 29 janvier à la prison centrale de Libreville. Estelle Mengue Nteme, directrice d’une école publique, lors d’un déplacement de Ntoum à Kango, pour rallier son poste de travail il y a 3 mois, n’aurait pas présenté un résultat de test Covid-19 à un poste de contrôle.
Ces enseignants ont passé leur journée au piquet de grève au siège de leur syndicat à Awedjé dans le 5ème arrondissement. Toute la journée ils ont compilé les informations sur le suivi de la grève nationale déclenchée lundi en soutien à leur camarade jetée en prison.
Une grève des enseignants suivie
« La grève est très suivie, chaque jour de nouveaux établissements se mettent en grève. Pour la Conasysed, c’est une victoire », se réjouit Louis Patrick Mombo, délégué général de la Conasysed, la coalition syndicale qui a déclenché la grève.
Déjà en janvier, malgré les conséquences de la grève sur le système éducatif gabonais, le Conasysed soutient que cette grève était « inévitable ». Pour son délégué général Louis Patrick Mombo, « le gouvernement n’apporte pas de solutions concrètes aux préoccupations posées par les enseignants : les recrutements, les intégrations, les titularisations, les avancements automatiques, les reclassements après-stage, le paiement des rappels, les soldes… »
Une arrestation arbitraire
La Conasysed dénonce une détention arbitraire. Ainsi cette grève des enseignants ne pourra être arretée sans une réponse favorable aux requêtes. « Nous demandons la libération immédiate et sans conditions de notre collègue. Si elle n’est pas libérée, le mouvement de grève va continuer », a fait savoir le délégué général Louis Patrick Mombo
La centrale syndicale qui a initié dénonce cette incarcération, attire l’attention des enseignants « sur les pratiques des forces de défense et de sécurité sur l’usage disproportionné et excessif de la force et d’abus de pouvoir».
Selon le délégué général de la Conasysed, en dehors du cas de la directrice d’école, «d’autres cas d’exactions des forces de l’ordre sur les enseignants» ont été dénombrés. Louis Patrick Mombo a par ailleurs accusé l’administration de l’Education nationale de ne pas assez protéger les enseignants..»
La gendarmerie et le parquet n’ont jamais communiqué sur cette affaire.
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