Selon une enquête de plusieurs médias européens, des garde-côtes grecs seraient à l’origine de la noyade de deux migrants en septembre dernier.
L’enquête des médias européens a été documenté par les récits d’un rescapé d’une aventure de traversée de la mer. L’affaire qui fait grand bruit, met en cause les garde-côtes grecs, qui ne seraient pas à leur premier méfaits
Frappés et jetés à la mer
L’enquête qui fait la lumière sur les méfaits des garde-côtes grecs a été menée durant plusieurs mois par le média allemand der Spiegel, le journal britannique The Guardian, le site français Mediapart et l’organisation de journalisme collaboratif Lighthouse Reports. Les faits sont racontés par un migrant camerounais survivant d’une traversée.
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Les faits remontent à septembre passé, au cours d’une opération de refoulement vers la Turquie au large de l’île de Samos. La mésaventure du migrant camerounais a commencé à bord d’un canot pneumatique avec 35 autres personnes, nous renseigne le site Info Migrants. Ils devaient rejoindre l’île à partir des côtes turques. Sur l’île, les migrants ont subi des violences de la part des garde-côtes grecs et leurs biens ont été confisqués.
Le plaignant camerounais et deux autres migrants ont été embarqués dans un bâteau et une fois au large, ils ont été frappés «à coups de poing » et jetés à la mer sans canot ni gilet de sauvetage, par les garde-côtes grecs. Il n’a dû sa survie qu’à sa capacité à rejoindre les côtes turques à la nage. Mais les deux autres se sont noyés et leurs corps retrouvés plus tard.
Une habitude des garde-côtes grecs
L’enquête révèle que cette pratique réprehensible est devenue commune au sein des garde-côtes grecs. «Deux gradés des garde-côtes grecs nous l’ont confirmé » a indiqué à notre source,Thomas Statius, journaliste à Mediapart . Pour ce journaliste, deux raisons justifient ce choix des grecs.
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«Cela coûte moins cher de renvoyer les gens dans l’eau plutôt que de les placer dans un canot de sauvetage» et «cela envoie un message de l’autre côté de la mer Égée en Turquie où des milliers d’exilés veulent toujours tenter la traversée », a-t-il déclaré.
Ces accusations de refoulements illégaux sont legions contre la Grèce. De la part de plusieurs ONG mais aussi du ministre turc de l’intérieur en janvier dernier. Il avait accusé des garde-côtes grecs d’avoir jeté à l’eau, en pleine nuit, trois migrants qui venaient d’entrer illégalement sur l’île de Chios. Deux d’entre eux avaient réussi à rejoindre la Turquie à la nage avant d’être pris en charge, mais le dernier était porté disparu.
Kylian B.