Homosexualité au Ghana : bientôt des peines de prison pour la communauté LGBT

Homosexualité au Ghana : bientôt des peines de prison pour la communauté LGBT

Bien que déjà interdite, l’homosexualité au Ghana est en passe d’être criminalisé. En effet, le parlement ghanéen doit se pencher ce mardi 26 octobre sur un texte de loi en ce sens, dans une société déjà fortement homophobe.

Les défenseurs des droits humains tirent la sonnette d’alarme. Si ce texte venait à être adopté, et les homosexuels, et leurs soutiens, notamment ces organisations, seront visés. Ces dernières craignent donc une augmentation de la persécution envers la communauté des Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres
(LGBT).

Criminalisation de l’homosexualité au Ghana

Tout est parti d’un député du parti Congrès National Démocratique. Sam Nartey George, farouchement opposé à l’homosexualité au Ghana, a déposé avec l’appui de sept autres élus, la proposition de loi. Pour lui, les droits des homosexuels sont une « perversion ». Le texte vise à pénaliser lourdement les personnes homosexuelles.

Lire aussi: Suisse : le mariage pour tous adopté avec 64,1% des suffrages

Le texte prévoit une peine de dix ans de prison pour les personnes LGBT, pénalisera toute personne qui défend les homosexuels et la publication d’informations encourageant l’homosexualité au Ghana. Le seul point n’étant pas une peine dans le projet de loi est la promotion des thérapies de conversion des homosexuels.

Pour le parlementaire ghanéen, il s’agit de protéger les enfants qui sont la cible de ces personnes LGBTQ, en leur faisant croire qu’il s’agit d’un nouveau mode de vie. Le parlementaire avait ainsi justifié le texte devant l’AFP quand il le déposait en août. Vu l’aversion populaire contre l’homosexualité au Ghana, il y a de fortes chances que la proposition de loi soit adoptée aujourd’hui par l’hémicycle, au grand dam des défenseurs des droits humains.

Une société ghanéenne foncièrement homophobe

« C’est inhumain. Si cette loi passe, toute conversation avec des journalistes sera interdite et notre existence même sera menacée », s’est inquiété sur France 24, un activiste de l’ONG ghanéenne de défense de la diversité Interfaith Diversity Network of West Africa (IDNOWA). Une autre manifestation du rejet de l’homosexualité au Ghana, qui est déjà interdit.

Lire aussi: Ghana : le meurtre d’Ahmed Hussein Suale deux ans après, l’enquête sans suite

En effet, le Ghana connait une recrudescence de l’homophobie depuis quelques années, selon plusieurs associations de défense des droits des LGBT. Cette communauté est la cible de différentes personnalités sur les médias, les réseaux sociaux et autres. En février 2021, les forces de l’ordre ont fermé les locaux de l’association LGBT+ Rights Ghana destinés à abriter des événements associatifs et une permanence d’accueil pour la discrète communauté gay d’Accra.

Les homosexuels font l’objet de stigmatisation au Ghana et fuient même leurs familles. Les leaders religieux sont aussi accusés d’alimenter les persécutions. Contacté par France 24, Alexandre Marcel du comité Idaho a regretté cette proposition de loi. Pour le membre de cette ONG, « les homosexuels ne vont pas disparaître soudainement avec l’apparition d’une nouvelle loi, c’est juste qu’ils vont avoir encore plus tendance à se cacher ».

Edoh