Le français n’est plus la langue officielle du Burkina-Faso. Le président Ibrahim Traoré a promulgué la loi modifiant la constitution du Burkina-Faso et qui porte cette innovation majeure.
La réforme a été revendiquée dans les rues par les burkinabè pendant plusieurs mois. Les consultations nationales organisées par l’Assemblée législative de la transition (ALT) l’ont réitéré. Un projet de loi a été adopté par le gouvernement et devait suivre toute la procédure législative avant de rentrer en vigueur.
Le français relégué au rang de langue de travail
S’inscrivant dans la droite ligne des revendications populaires, le gouvernement burkinabè avait adopté, début décembre 2023, une proposition de loi qui modifie plusieurs dispositions de la constitution en vigueur. Les langues nationales y sont consacrées comme langues officielles du pays alors que le français ainsi que l’anglais deviennent des langues de travail.
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Il y est également prévu « l’institution de mécanismes traditionnels et alternatifs de règlement des différents » et la suppression de certaines institutions comme la Haute cour de justice, du Conseil économique social (CES). Quant au Conseil constitutionnel, il voit ses missions élargies à, entre autres, la régulation du fonctionnement des institutions et l’activité des pouvoirs publics.
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Le 30 décembre, ce projet de loi est passé devant l’Assemblée législative de Transition qui l’a adopté à 64 voix sur 70. La dernière étape était le Conseil constitutionnel qui devait juger de la constitutionnalité du projet. Ce quitus des sages fut donné le 14 janvier 2024, ouvrant ainsi la voie à l’entrée en vigueur de la loi par sa promulgation.
C’est ce qui a été fait par décret présidentiel en date du 22 janvier, rendant ainsi cette loi avec tous ses effets notamment celle concernant le français, immédiatement applicable. Il faut rappeler qu’avec cette relégation du français, le Burkina-Faso forme avec le Mali les pays d’Afrique de l’ouest qui ont pris une telle décision.
La Rédaction