Un collectif d’Organisations Non Gouvernementales (ONG) a dénoncé ce jeudi 16 juin, la stratégie sécuritaire au Sahel. Celle du « tout militaire » qui met à mal celle des civils.
Il s’agit d’un collectif d’ONG sahéliennes et ouest-africaines dénommé Coalition citoyenne pour le Sahel. Elle avait déja dénoncé il y a deux ans, lors de sa création, cette même stratégie sécuritaire des autorités maliennes, burkinabè et nigériennes.
Les civils doivent être mis au cœur de la stratégie sécuritaire au Sahel
« La poursuite de stratégies essentiellement sécuritaires ne parvient pas à mieux protéger les populations civiles, qui continuent de perdre leur vie, leur maison, leurs moyens de subsistance, leur école », a déclaré le collectif. La stratégie sécuritaire devrait aussi passer par la mise en confiance des populations.
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« La spirale de la violence contribue à miner davantage la confiance des populations dans l’Etat et la fragile cohésion sociale de pays dont la vulnérabilité est accentuée par les dérèglements climatiques et l’envolée du cours mondial des céréales suite à la guerre en Ukraine », ajoute-t-elle.
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En outre, cette stratégie sécuritaire matérialisée par l’intensification des opérations militaires dans les trois pays est nocive. En effet, le rapport indique que le nombre de civils tués dans des attaques attribuées à des groupes armés extrémistes a quasiment doublé depuis 2020.
Entre avril 2021 et mars 2022, huit civils en moyenne, ont été tués chaque jour. La responsabilité des éléments de force de sécurité dans ces tueries a chuté de 71% en 2021 mais a connu « dramatiquement » une hausse début 2022, note les ONG. Et leur impunité qui subsiste sape la confiance des populations dans leurs institution.
Hormis la stratégie sécuritaire, les ONG mettent l’accent sur l’urgence humanitaire insiste le rapport. Le nombre de personnes réfugiées et déplacées a augmenté de 35% entre 2020 et 2022 et que près de 10 millions de personnes sont menacées de crise alimentaire. En revanche, les besoins humanitaires pour le Burkina Faso, le Niger et le Mali n’étaient financés qu’à 43% fin 2021 contre 31% fin 2020.
Esso A.