Les forces de sécurité maliennes ont interpellé 49 militaires ivoiriens ce dimanche 10 juillet à l’aéroport de Bamako. Selon un communiqué du gouvernement malien, ces soldats sont des mercenaires et seront mis à la disposition des autorités judiciaires.
L’affaire fait couler beaucoup d’encre depuis dimanche. Différentes versions ont circulé sur la nature de ces soldats ivoiriens, notamment qu’ils sont des éléments nationaux de soutien qui viennent en appui à la mission onusienne au Mali (Minusma). Mais le communiqué du Mali ce lundi 11 juillet, clarifie la position du pays dans cette affaire.
Les explications des autorités maliennes
Le porte-parole du gouvernement de transition, le colonel Abdoulaye Maiga, a indiqué dans un communiqué lu à la télévision, que ces militaires ivoiriens sont considérés comme des « mercenaires ». La raison est que ces soldats « dont une trentaine de forces spéciales, étaient en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ».
Leurs professions réelles étaient « pour la plupart » dissimulées avec des mentions « étudiants, chauffeurs, maçons… » sur la majorité des passeports. Ces militaires ivoiriens ont également fourni des versions différentes sur les motifs de leur présence à Bamako.
Notamment la « rotation dans le cadre de la Minusma, la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne « Sahelian Aviation Services » », partenaire de la Minusma. « Après une analyse des faits », et convaincus d’avoir affaire à des « mercenaires », les autorités maliennes ont décidé de les mettre à la disposition de la justice.
Des doutes sur les motifs de la présence des militaires ivoiriens
Au cours de la journée du lundi, une version confirmée par la Minusma, a indiqué que ces militaires ivoiriens faisaient partie des « éléments nationaux de soutiens », plus connus sous l’acronyme anglais NSE. Et devaient être déployés à l’aéroport de Bamako dans le cadre d’une relève. Les NSE ne font pas partie de la Minusma mais lui viennent en appui logistique.
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Cependant, sur twitter le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado a indiqué que les « relèves des contingents de la Minusma sont planifiées et s’effectuent en accord avec les autorités maliennes ». Et Bamako a ajouté que sur sa requête, « la Minusma a indiqué qu’elle n’avait pas de rotation prévue le 10 juillet 2022 ».
En outre, « les responsables des Forces de Défense et de Sécurité maliennes » ont interpellé leurs homologues ivoiriens, qui ont indiqué ignorer « tout de la présence des militaires ivoiriens interpellés au Mali ». En attendant une réaction officielle du gouvernement ivoirien, Bamako a considéré que ces militaires ivoiriens « voulaient briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali ».
Esso A.