L’audience de ce mardi 4 octobre au procès des massacres du 28 septembre en Guinée, a été mouvementée. Surtout après la demande des avocats de l’ancien président Moussa Dadis Camara, de le mettre en résidence surveillée.
Ouvert le 28 septembre dernier, le procès de la répression de la manifestation de l’opposition le 28 septembre 2009 et les jours suivants, a repris ce mardi. Dans le box des accusés, le président de transition à l’époque des faits, Moussa Dadis Camara et une dizaine d’anciens officiels militaires et gouvernementaux. Ils répondent aux chefs d’accusation d’assassinats, viols et actes de torture.
Moussa Dadis Camara, pas en sécurité en prison
L’interrogatoire des accusés a démarré ce mardi, mais des querelles de procédure ont sombré la suite de l’audience. La défense de Moussa Dadis Camara a contesté son placement en prison.
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En effet, encore libres à la veille du procès, les accusés ont été incarcérés à la prison centrale de Conakry sur demande du parquet. Pour Me Pépé Antoine Lamah, cette incarcération fait craindre pour la sécurité de son client. La présence d’un autre accusé dans cette prison en est la cause.
Le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité, alias «Toumba» qui y est incarcéré depuis 2017 est l’ancien chef de l’unité de protection de Moussa Dadis Camara. C’est lui qui avait ouvert le feu sur ce dernier le 3 décembre 2009 l’ayant gravement blessé et écarté du pouvoir. Le président semblait rejeter la faute du massacre sur cet aide de camp.
Pas de mesure spéciale pour l’ancien président
« Qu’on le veuille ou non, à un moment donné de l’histoire de la Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara à dirigé ce pays; alors un peu d’égards pour lui », a plaidé Me Lamah. « A défaut de le mettre en liberté, il faut aménager une villa pour lui », a demandé l’avocat de l’ancien président.
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« Ce n’est pas parce qu’un des accusés a été un homme important, parce qu’il a pris le pouvoir qu’il a plus de droit que n’importe quel autre Guinéen à être jugé dans des conditionnes données », a répondu Me Marin Pradel, un avocat des parties civiles. « Dadis Camara est renvoyé devant la cour criminelle comme tous les autres, il sera traité au même titre que les autres », a ajouté le procureur Alghassimou Diallo.
Mais pour Me Lamah, son client « est arbitrairement retenu en prison(..) sur la base d’un simple courrier » et non « d’un titre de détention ». Ce à quoi répond Me Hamidou Barry, un des avocats des parties civiles pour qui, c’est le droit de « la juridiction de jugement (..) de maintenir l’accusé en détention jusqu’à ce que le procès finisse ». La cour qui q suspendu l’audience n’a pas encore trancher cette question. Elle devrait se prononcer ultérieurement.
Esso A.