La polémique créée par les propos racistes tenus par un élu ce jeudi 3 novembre à l’Assemblée nationale française se poursuit. Les positions se sont braquées ce jour.
L’incident qui s’est produit à l’Assemblée a touché toute la classe politique française, allant même jusqu’à l’Elysée. Le président Emmanuel Macron a aussi pris position pour dénoncer les mots de l’élu. La Première ministre a appelé à des sanctions. Les débats sur le sujet se sont poursuivis ce vendredi.
Propos racistes dans l’hémicycle
Ce jeudi, alors qu’un député de La France Insoumise( LFI), posait une question au gouvernement, il a été interrompu par un député du Rassemblement national (RN) qui a lancé «qu’il retourne en Afrique». Des propos jugés racistes parce qu’en effet, le député LFI, Carlos Martens Bilongo, est originaire d’Afrique et celui RN, Grégoire de Fournas est français d’origine.
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Suite à ces propos racistes qui ont provoqué un tollé dans l’hémicycle, la présidente de l’Assemblée a suspendu la séance. «Ma question est interrompue par un député qui me renvoie vers un continent que je ne connais pas», avait déclaré M. Bitengo. «Je ne connais pas l’Afrique, je suis un Français comme tout le monde et aujourd’hui dans l’hémicycle, on insulte ma personne, on insulte des millions de Français qui me ressemblent», s’est-il plaint.
Ce vendredi sur la radio RMC il a affirmé. «J’entends ‘’retourne en Afrique’’, je réponds du tac au tac ‘’pas du tout’’. Je me dis : ‘’qu’est-ce-que je fais là? on est en 2022’’(..). Vous vous rendez compte de la violence? On renvoie des français à leur couleur de peau».
Ligue contre le RN
Le député RN nie avoir prononcé des propos racistes. Grégoire de Fournas, dit «assumer» ses mots et refuse de présenter des excuses. Puisqu’il explique ne pas s’être adressé à son collègue, mais au bateau de migrants évoqué dans la question qu’il posait au gouvernement. «J’ai exprimé une phrase légitime, qui n’est pas diabolique», se justifie-t-il. Pour lui, il s’agit d’«une manipulation».
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Mais pour la majorité de la classe politique, ce sont bien des propos racistes qu’il a tenu jeudi. En dehors du président Macron qui a dénoncé des «mots intolérables» et la Première ministre qui demande des sanctions, le ministre de l’intérieur a évoqué ce vendredi sur BFMTV, la question de la démission du député. La France Insoumise a, de son côté, décidé d’organiser un rassemblement de soutien à Carlos Martens Bilongo ce vendredi, devant l’Assemblée nationale.
La cheffe du RN, parti du député, estime de son côté que c’est bien «une manipulation pas très classe de LFI». Marine Le Pen soutient totalement le député de son parti et estime que «la polémique créée par nos adversaires politiques est grossière et ne trompera pas les Français». Le bureau de l’Assemblée qui se réunit aujourd’hui va décider s’il faut sanctionner le député RN.
Kylian B.