Présent au Festival de Cannes en France où il va recevoir un prestigieux prix ce mercredi, le réalisateur malien Souleymane Cissé, a porté un regard sur le cinéma africain. Aux micros de l’AFP, « le grand-père du cinéma africain » a estimé que les films africains sont censurés par la grande distribution.
Le Festival de Cannes est une rencontre du cinéma international qui se tient chaque année à Cannes en France. Cette année M. Cissé, l’un des pères du 7e art en Afrique va recevoir l’une des plus prestigieuses récompenses du festival, le Carrosse d’or, ce mercredi lors de l’ouverture de la Quinzaine des cinéastes. Il est le deuxième africain a recevoir ce prix après le Sénégalais Sembène Ousmane, en 2005.
Souleymane Cissé optimiste malgré tout
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Souleymane Cissé (83 ans) a confié lors de l’entretien à l’AFP, son regret que les films africains soient « privés de la chance d’être vus par les spectateurs européens et américains ». Le problème se trouve au niveau de la distribution, qui censure ces films a indiqué l’octogénaire. « On empêche la sortie des films africains dans les grandes salles, ces salles populaires », a-t-il expliqué.
Le réalisateur malien, donne l’exemple de la France où très peu de films africains sont distribués correctement dans les salles de cinéma, alors que le public demande à voir des films. Souleymane Cissé explique ce fait par du « mépris ». Pour lui, les distributeurs ne veulent « pas mette à la même hauteur des cinéastes d’Afrique et ceux de l’Occident ». Alors que tant que les films produits en Afrique ne sont pas vus des publics européens, américain, ou chinois, « on n’avancera pas ».
Toutefois, le doyen du cinéma africain garde espoir que cette censure finira par se briser. D’autant plus que lui, il a eu « la chance » de voir ses films « distribués correctement », il reste ceux des autres réalisateurs. Cette pratique de censure concourt à « nourrir une forme d’incompréhension sur l’Afrique. Et quand l’incompréhension s’installe, les rapports entre les pays deviennent compliqués. C’est un combo perdant-perdant », a-t-il prévenu.
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Souleymane Cissé est un grand réalisateur malien de films. En 1987, il a reçu à Cannes, le Prix du jury pour son film « Yeelen ». Ce dernier prix qu’il reçoit ce mercredi est une consécration pour lui et il a remercié ses confrères de l’avoir choisi. Il est optimiste quant à la relève, car la nouvelle génération de réalisateurs du continent fera davantage que les pionniers. Le fait qu’il y ait deux films africains en compétition cette année est un bon signe, a-t-il fait savoir.
Esso ASSALIH