Centrafrique : des casques bleus de la MINUSCA visés par des tirs de la garde présidentielle

Centrafrique des casques bleus de la MINUSCA visés par des tirs de la garde présidentielle

Un bus des casques bleus de la Mission des Nations Unies en Centrafrique (Minusca) a été pris pour cible par des soldats de la garde présidentielle. Cet incident qui a fait des victimes, a suscité des communiqués de part et d’autre.

C’est devant la résidence du chef d’Etat centrafricain que le bus des casques bleus de la Minusca a été pris à parti par la garde présidentielle. Ces tirs qui ont fait 10 blessés dans le rang des soldats de l’ONU et une victime collatérale, ont été justifiés par la présidence mais dénoncées par l’ONU.

La Minusca pris à parti

Selon le communiqué de la Minusca publié mardi 2 novembre, « dix Casques bleus égyptiens non armés de l’Unité de Police Constituée égyptienne de la MINUSCA, ont été blessés par balle, dont deux grièvement, dans l’après-midi du lundi 1er novembre, à Bangui, par des éléments de la garde présidentielle ».

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En effet, ces casques bleus égyptiens étaient arrivés à l’aéroport de Bangui le 1er novembre, dans le cadre de la rotation périodique des troupes. Selon le communiqué, ils se dirigeaient vers leur base dans des bus clairement identifiés « avec les initiales UN ». Mais ils ont essuyé des tirs nourris de la garde présidentielle sans sommation préalable ni riposte aucune, alors qu’ils n’étaient pas armés, précise le communiqué.

Dans sa tentative de se retirer de la zone des tirs, le bus de la Minusca a malheureusement heurtée une jeune dame qui en est morte. La base égyptienne est située à 500 mètres de la résidence du président Touadéra.

Accusations mutuelles

« La MINUSCA condamne fermement ce qui apparaît être une attaque délibérée et inqualifiable que rien ne justifie », a fait savoir son porte-parole Vladimir Monteiro. Mais la présidence centrafricaine s’est défendue de ces accusations. Pour Albert Yaloké Mokpeme, porte-parole de la présidence, trois des quatre bus du contingent sont entrés dans la base égyptienne.

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Mais le quatrième est remonté au niveau de la résidence du chef de l’Etat, a-t-il expliqué à l’AFP. La garde présidentielle leur « fait signe de faire demi-tour », ce qu’ils font, mais l’un des passagers « sort son appareil photo et fait des photos de la résidence du chef de l’Etat, ce qui est formellement interdit ». C’est cet acte qui a occasionné des tirs de sommation qui ont malheureusement fait des blessés a-t-il ajouté. M. Mokpeme s’est aussi étonné des déclarations de la Minusca.

Il faut préciser que ces altercations sont habituelles, amenant le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé à la mi-octobre « des incidents hostiles » ciblant des casques bleus, et impliquant « des forces de défense et de sécurité déployées bilatéralement ». La Minusca a présenté, en fin de journée de mardi, ses condoléances à la famille de la victime.

Esso A.