Coup d’Etat au Burkina : la Russie, allié des militaires du Faso à l’ONU ?

Coup d'Etat au Burkina : la Russie, allié des militaires du Faso à l'ONU ?

Le conseil de sécurité de l’ONU a planché, le mercredi 9 février, sur le coup d’Etat au Burkina Faso. La déclaration commune adoptée semble caresser les putschistes dans le sens du poil.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) attendait les décisions de la Cedeao et de l’Union africaine avant de se prononcer sur le coup d’Etat au Burkina. C’est chose faite depuis hier, par l’adoption d’une déclaration commune qui ne condamne pas vigoureusement la nouvelle situation.

La Russie influence la déclaration commune

Dans sa déclaration, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit « gravement préoccupé par le changement inconstitutionnel du gouvernement au Burkina Faso le 24 janvier ». Bien qu’il y ait unanimité autour de la déclaration, le fait qu’il n’utilise pas le terme coup d’Etat au Burkina et n’exprime pas de condamnation, témoigne des âpres négociations qui l’ont précédé.

Sommet de la Cedeao: pas de nouvelles sanctions contre le Burkina

En effet, selon des diplomates qui se sont confiés à l’AFP, de difficiles négociations ont eu lieu avec la Russie qui ont conduit à l’allègement de la teneur du texte. Les 15 membres du Conseil de sécurité ont juste dit «prendre note» de la suspension du Burkina Faso de l’Union africaine et de la Cédéao «jusqu’au rétablissement rapide et effectif de l’ordre constitutionnel par les autorités militaires».

Dans sa première version, le texte réclamait aux militaires «de faciliter le retour rapide à l’ordre constitutionnel », renseigne l’AFP. Mais dans les négociations, cette requête a été écartée du texte par Moscou, selon un diplomate.

Miser sur les efforts de médiation

Le texte de la déclaration a été rédigé par le Ghana, membre non permanent du Conseil de sécurité. Il fait suite à une réunion du Conseil de sécurité sur le coup d’Etat au Burkina Faso, tenue mardi à huis clos. Cette réunion a été demandée par les trois membres africains de l’instance (Ghana, Kenya, Gabon).

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Les membres du Conseil ont exprimé «leur soutien aux efforts de médiation régionaux» pour résoudre la crise découlant du coup d’Etat au burkina Faso. En effet, une mission conjointe de représentants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et du bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest s’est déja rendu dans le pays.

Le Conseil s’est aussi dit « préoccupé par l’impact négatif des changements anticonstitutionnels de gouvernement dans la région ».Il a aussi demandé «la libération et la protection du président Roch Marc Christian Kaboré et d’autres responsables gouvernementaux » arrêtés ou mis en résidence surveillée lors du coup d’État au Burkina.

Edoh