Le ministère français des Affaires étrangères a demandé mercredi, aux scènes culturelles subventionnées de ne plus inviter les artistes maliens, burkinabés et nigériens. La crise diplomatique entre ces trois pays et l’Élysée s’étend donc sur tous les domaines.

Le message du Quai d’Orsay a été envoyé aux structures culturelles concernées par les directions générales des affaires culturelles (DRAC). Il s’agit de structures dépendant de ces services de l’État français, notamment les centres dramatiques et chorégraphiques nationaux et les scènes nationales. L’information a été reprise par plusieurs médias français.

Des artistes interdits en France

« Sur instruction du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, il a été décidé de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute coopération avec les pays suivants : Mali, Niger, Burkina Faso » a écrit le ministère. Le communiqué va plus loin et précise les conditions de son application.

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« Par conséquence, tous les projets de coopération qui sont menés par vos établissements ou vos services avec des institutions ou des ressortissants de ces trois pays doivent être suspendus, sans délai, et sans aucune exception », précise le communiqué. « De la même manière, aucune invitation de tout ressortissant de ces pays ne doit être lancée », assène-t-il.

Le Quai d’Orsay a également demandé la suspension de tous les soutiens financiers qui peuvent être apportés aux associations, troupes du Mali, du Niger et du Burkina Faso, et qu’aucune invitation ne soit plus lancée à ces artistes. Remonté, le Syndicat des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) a dénoncé dans un communiqué « un message au ton comminatoire». Il a demandé ce matin une réunion d’urgence avec le Quai d’Orsay.

Ce jeudi soir, le ministère de la culture a essayé de tempérer en précisant qu’ « aucune déprogrammation d’artistes, de quelque nationalité que ce soit, n’est demandée ni par le ministère des Affaires étrangères, ni par le ministère de la Culture ». La délivrance de visas est suspendu dans ces pays depuis le 07 août ainsi que la coopération culturelle, précise-t-il. Toutefois « cette décision n’affecte pas les personnes qui seraient titulaires de visas délivrés avant cette date ou qui résident en France ou dans d’autres pays ».

La Rédaction