Mali : la Minusma manœuvre-t-elle pour favoriser les rebelles à Kidal ?

Mali : la Minusma manœuvre-t-elle pour favoriser les rebelles du CMA à Kidal ?

Dans une réponse à la Minusma ce week-end, le gouvernement malien a relaté des faits qui évoquent une entente entre la mission et les rebelles du CMA. Cet exposé intervient après l’émission de doutes par la mission onusienne sur le respect de son calendrier de retrait.

La mission des Nations-Unies au Mali (Minusma) a exprimé le 14 octobre, sa préoccupation face à l’escalade des tensions dans le nord du pays entre l’armée et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Ces tensions risquent de retarder son « départ ordonné et dans les délais » comme fixé dans la résolution 2690 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, a-t-elle souligné. La Minusma a également évoqué des autorisations qui ne lui sont pas accordées par le gouvernement malien et qui impactent les préparatifs de son départ.

Connivence avec la CMA ?

Le communiqué transmis par la Minusma évoquant ses doutes sur le respect de son calendrier de retrait a suscité divers réactions. De son côté le gouvernement malien, par la voix de son chef de la diplomatie, a réitéré sa détermination à voir la Minusma quitter le pays d’ici le 31 décembre. M. Abdoulaye Diop a publié sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle il s’entretenait la veille, avec le corps diplomatique à Bamako.

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Le ministre Diop y a « rappelé l’importance que le gouvernement attache au respect du calendrier de retrait du 31 décembre 2023 ». « Le gouvernement n’envisage pas d’extension de ce délai » a précisé le ministre. Face aux obstacles évoquées par la Minusma, le ministre Diop a reconnu l’existence de requêtes de la mission, qui sont toujours en cours d’examen. Il s’agit, entre autres, de l’autorisation de déplacement des convois de la mission dans certaines zones du pays. Le ministre a rassuré que des solutions sur ces questions seront trouvées prochainement.

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Toutefois, le diplomate malien a déploré un jeu trouble de la mission onusienne. Cette dernière devait quitter Kidal dans la période du 15 au 30 novembre 2023. Mais la mission a annoncé son intention « d’anticiper son retrait de certains postes avancés dans la région de Kidal ». Aussi, le gouvernement a demandé un délai de 72 heures pour organiser l’occupation de ces postes par l’armée. Aucune réponse n’a été donnée par la Minusma et « le gouvernement a été mis devant le fait accompli de l’occupation du camp des bataillons de l’armée reconstituée à Kidal » par les rebelles de la CMA.

Le ministre a alors fustigé le manque de communication sur ce sujet et « l’abandon des unités maliennes du bataillon des forces armées reconstituées et l’encerclement avec l’occupation de leur camp par la CMA sans aucune réaction de la Minusma ». Cette situation a fait perdre à l’État malien plusieurs équipements militaires. Pour éviter à l’avenir pareil situation, le gouvernement a invité la Minusma a « s’en tenir au plan de retrait convenu et au respect strict de la résolution 2690 qui prévoit la fin de tout le processus de retrait au plus tard le 31 décembre 2023 ».

La Rédaction