Philippines, Ukraine, Taïwan : les États-Unis peuvent-ils encore se prétendre ‘’Gendarme du monde’’ ?

Soutenir les Philippines, l’Ukraine, Taïwan - les États-Unis peuvent-ils encore se prétendre ‘’Gendarme du monde’’ ?

En l’espace de quelques heures et à des milliers de kilomètres d’intervalles, deux hauts-fonctionnaires des États-Unis ont confirmé le soutien militaire de leur pays à deux États différents. Il s’agit des Philippines en rivalité avec Pékin en mer de Chine méridionale, et de l’Ukraine dans son conflit avec la Russie. Mais, l’Amérique a-t-elle encore les moyens de se mêler de tout et partout ?

Faire contrepoids à la Chine et la Russie, telle est la principale motivation des différentes relations que les États-Unis tissent un peu partout dans le monde. Le but ultime étant de maintenir leur hégémonie sur le monde, dont ils décidé de la trajectoire depuis plus d’un demi-siècle. Cependant, cette hégémonie s’est souvent imposée dans le sang, les USA étant acteur des principaux conflits armés qui ont meurtri le monde ces dernières décennies.

Tout pour la guerre

En visite ce mardi en Philippines, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rappelé l’engagement « à toute épreuve » de son pays à défendre cet État d’Asie en cas de conflit avec la Chine. En effet, Manille et Pékin se disputent la mer de Chine méridionale. Pékin revendique la quasi-totalité des îles de cette mer en évoquant ses « droits historiques », la zone abritant aussi les deux-tiers de sa population.

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Cependant des pays voisins comme le Vietnam ou les Philippines lui dénient ce droit sur cette zone de navigation mondiale qui comprend des voies maritimes commerciales très fréquentées. « Les États-Unis ne font pas partie de la mer de Chine méridionale et n’ont pas le droit de s’immiscer dans les différents qui opposent la Chine et les Philippines » a répondu la diplomatie chinoise.

Au même moment, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin qui était en visite sur un autre continent l’Europe, a aussi réaffirmé le soutien de son pays à Kiev. Les États-Unis ne « laisseront pas échouer l’Ukraine », a promis M. Austin en visite en Allemagne. Malgré le blocage d’une aide de 60 milliards d’euros par le Congrès, l’exécutif américain fait toujours des pieds et des mains pour envoyer de l’aide à l’Ukraine. Ces deux déclarations portent sur le même sujet sur deux continents différents.

Les États-Unis peuvent-ils encore se mêler de tout ?

Les États-Unis nous ont habitué depuis plusieurs décennies à être de tous les conflits un peu partout dans le monde, avec leurs lots de malheurs. En tant que ‘’Gendarme du monde’’ auto-proclamé, ce pays se donnait le droit de provoquer une guerre partout pour ses intérêts. Mais depuis deux décennies, les choses ne leur réussit plus vraiment.

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D’abord la Syrie et tout récemment l’Afghanistan où les forces américaines ont dû littéralement détaler, laissant le pays aux mains des Talibans, qu’ils avaient chassé du pouvoir vingt ans plus tôt. Une débâcle qui a suscité un grand émoi dans le monde. Cette situation n’est pas très lointaine de la situation aujourd’hui en Ukraine où la coalition de l’Otan a du mal à arrêter l’« opération spéciale » russe. Même dans le pays, cette propension de l’exécutif américain à alimenter la guerre commence à être remise en cause.

Une nouvelle débâcle est la fermeture bientôt de leur base au Niger suite à la dénonciation de la coopération militaire par Niamey, ébranlant le dispositif militaire des USA en Afrique pour surveiller la Libye et le Sahel et contrer la montée de l’influence russe dans la région. Aussi, quand ces mêmes dirigeants affichent des attitudes de va-t-en-guerre envers la Chine, en soutenant Taiwan, mais aussi les Philippines, c’est à croire que les États-Unis s’estiment encore capables de faire la guerre un peu partout dans le monde. Une hypothèse dont peut faire douter l’observation de l’évolution du monde.

La Rédaction