Reconnaissance faciale : l’IA fait arrêter à tort une femme enceinte aux USA

Reconnaissance faciale : l’IA fait arrêter à tort une femme enceinte aux USA

Une femme enceinte a été arrêtée à tort aux États-Unis, à cause de la technologie de reconnaissance faciale qui l’a identifié comme suspecte. Innocentée, la dame a porté plainte contre la ville de Détroit et la policière chargée de l’enquête.

La reconnaissance faciale, une technologie de l’intelligence artificielle (IA) abondamment utilisée aux États-Unis, est de plus en plus décriée par les défenseurs des droits humains. Le principal reproche est que ces algorithmes ont été programmés en se basant plus sur des populations blanches, ce qui les amènent à souvent se tromper sur les personnes noires. La dame en question est justement une afro-américaine.

La reconnaissance faciale se goure

La reconnaissance faciale a reconnu Mme Porcha Woodruff, une habitante de l’État du Michigan, suspecte dans une affaire de vol de voiture avec violence. La femme enceinte de huit mois a été identifiée après une recherche se basant sur des images enregistrées par une caméra de vidéosurveillance dans une station-service. Des agents de police se sont rendus à son domicile le 16 février.

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« Vol de voiture à main armée ? Vous plaisantez ? Vous voyez que je suis enceinte de huit mois ! » a rétorqué Mme Woodruff aux policiers. Mais malgré ses protestations et celles de sa famille, elle « a été emmenée, fouillée et menottée devant da famille et ses voisins » indique la plainte déposée par les avocats de Mme Woodruff. Elle a passé « environ onze heures » au commissariat, ce qui a un peu perturbé son état de grossesse.

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Deux semaines plus tard, un tribunal a rejeté les accusations contre l’afro-américaine pour défaut de preuves. « Étant donné les défauts biens connus des technologies de reconnaissance faciale, qui ont tendance à se tromper, la police de Detroit a enfreint les droits de la plaignante en échouant à la protéger contre des erreurs prévisibles et leurs conséquences », ont indiqué les avocats de Mme Woodruff dans la plainte.

Ils reprochent à la police de ne pas avoir « mis en place des règles appropriées pour l’utilisation » de la reconnaissance faciale. Mais aussi de ne pas avoir « formé ses employés de manière adéquate ». Les avocats y voient « une indifférence délibérée à l’égard du préjudice potentiel subi par les personnes » victimes des erreurs d’identification. La polémique autour de la reconnaissance faciale a déja amené les grands groupes à suspendre temporairement la vente de ces logiciels à la police.

La Rédaction