Avec plus d’un an de retard, l’élection présidentielle en Somalie, a finalement eu lieu ce dimanche 15 mai. L’ancien président, Hassan Cheikh Mohamoud, a battu celui qui l’avait succédé il y a cinq ans.
L’élection en Somalie suit un complexe système indirect, dans lequel les assemblées des Etats et des délégués investis par une multitude de clans et de sous-clans choisissent les législateurs qui, à leur tour, désignent le président. C’est la première fois qu’un président va effectuer un second mandat dans ce pays.
Hassa Cheikh Mohamoud élu président de Somalie
Au terme de plusieurs heures de scrutin, retransmis à la télévision nationale, deux des 39 candidats sont arrivés au troisième et dernier tour de ce complexe processus électoral. L’ancien président Hassan Cheikh Mohamoud s’est retrouvé dans un duel avec le président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, comme il y a cinq ans.
Somalie : nouveau bras de fer entre le Président Farmajo et son Premier ministre
Mais cette fois c’est M. Cheikh Mohamoud qui a obtenu plus de votes prenant ainsi sa revanche sur Farmajo qui l’avait battu en 2017. Avec plus de 165 voix sur 329, Hassan Cheikh Mohamoud reprend les rênes de la Somalie après avoir dirigé le pays entre 2012 et 2017.
« Il est vraiment remarquable que le président soit ici à mes côtés, nous devons aller de l’avant et jamais en arrière, nous devons panser nos blessures », a déclaré le nouveau président, immédiatement investi. « Je salue mon frère ici, le nouveau président Hassan Cheikh Mohamoud, et lui souhaite bonne chance face à l’énorme tache qui l’attend », lui a répondu Farmajo.
Un scrutin sous haute tension
Faute d’un accord avec les dirigeants régionaux sur l’organisation de nouvelles élections, le mandat de Farmajo arrivé à échéance en février 2021 a été prolongé de deux ans par les députés. S’en sont suivis des combats dans Mogadiscio, la capitale de la Somalie.
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Le président chargea alors son Premier ministre Mohamed Hussein Roble d’organiser les élections, mais les rivalités entre eux n’ont pas apaisé les tensions. En outre le pays est depuis 15 ans, sous insurrection des islamistes radicaux shebab, affiliés à al-Qaïda.
C’est d’ailleurs, dans l’enceinte ultra surveillée de l’aéroport de Mogadiscio que le scrutin s’est déroulé. Dans un hangar sous protection de la force de l’Union africaine. Des explosions ont même été entendues près de l’aéroport alors que le vote commençait. Des coups de feu célébrant la victoire de Hassan Cheikh Mohamoud, ont été également entendus dans la capitale.
Esso A.