Les autorités maliennes ont annoncé ce dimanche 15 mai, le retrait de leur pays du G5 Sahel. Cette décision est, selon Enoch DJONDANG ancien coordonnateur point focal du G5 Sahel pour le Tchad depuis sa création en 2014, lourde de conséquences pour le pays d’Idris Deby.
Le G5 Sahel est un cadre institutionnel de coopération crée en 2014 par 5 Etats du Sahel sur des questions de développement et de sécurité. Sa force antijihadiste a été lancée en 2017. Pour des mésententes entre le Mali et les autres pays du cadre notamment sur sa présidence de l’organisation, le pays se retire du cadre et de sa force antiterroriste.
Le G5 Sahel plus proche que jamais du gouffre
La raison principale évoquée par les autorités maliennes de transition est le refus de lui céder la présidence du G5 Sahel qui est pourtant tournante entre les cinq pays à savoir la Mauritanie, le Tchad, le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Le Mali fustige l’argument de sa situation politique interne avancée par un Etat membre pour s’opposer à sa prise de la résidence.
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L’ancien ministre tchadien Enoch DJONDANG, a fait savoir sur sa page Facebook, que cette décision unilatérale plonge le Sahel dans une phase nouvelle plus risquée. En effet, « le Mali est le justificatif de la création même du G5 Sahel et chacun des pays membres a toujours tenté de tirer ses dividendes à partir et en fonction de la situation sécuritaire au Mali ».
Son retrait « rompt la continuité territoriale du G5 Sahel, en fonction de laquelle les stratégies et les structures de cette jeune organisation ont été conçues ». Isolant la Mauritanie, siège du G5 Sahel à l’ouest, et privant le Burkina et le Niger de « la mutualisation des moyens et des forces prônées par la stratégie sécuritaire et développement transfrontalier définie par le G5 Sahel ».
Le Tchad s’est tiré une balle dans le pied
Bien que les autorités maliennes n’aient pas précisé le nom du pays qui s’oppose à sa présidence du G5 Sahel, M. Enoch DJONDANG croit savoir que c’est le Tchad. En effet, c’est ce pays qui devait céder la présidence qu’il exerçait au Mali. Il Estime que le Tchad « s’est tiré une balle dans le pied, en refusant sans raison valable de passer le relais de la présidence tournante au tour du Mali ».
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Il planche déjà sur « la disparition du G5 Sahel » dont le Mali a su faire porter la responsabilité « à la seule attitude incompréhensible du Tchad ». Il estime que « la mauvaise manœuvre du Tchad lui lègue le poids d’une organisation désormais paralysée et brisée territorialement ».
L’ancien ministre pousse même son analyse vers les troupes tchadiennes de la MINUSCA. Selon M. DJONDANG, même si le Mali ne prendra pas l’initiative de demander leur départ, « cette présence militaire dans une présomption d’hostilité, ne servira plus aux intérêts du Tchad lui-même qui devrait décider d’une stratégie propre de sortie du piège où il s’est fourvoyé ». Il reproche au Tchad d’avoir mêlé sa forte position au Sahel à la guerre franco-russe, en acceptant que le G5 Sahel soit instrumentalisé.
Edoh