Implosion de la Cedeao : quel avenir pour l’organisation et ses fonctionnaires au Sahel ?

Implosion de la Cedeao - quel avenir pour l’organisation et ses fonctionnaires au Sahel

Plusieurs interrogations subsistent après l’annonce de retrait de la Cedeao, du Mali, du Burkina et du Niger. Comment seront gérées les conséquences de cette scission sur le plan géographique de l’organisation ouest-africaine ?

Ce dimanche 28 janvier, les trois pays cités plus haut, ont secoué l’opinion internationale en annonçant leur retrait de la communauté ouest-africaine. L’organisation prenant acte de cette décision a indiqué dans un communiqué, sa volonté de mener des discussions pour aboutir à une solution avantageuse pour tous. Ses textes prévoient une période d’un an après l’annonce de retrait d’un membre, pour que cette décision soit définitive.

Quel avenir pour la Cedeao ?

La sortie de la Cedeao du Mali, du Burkina et du Niger pose le problème de la viabilité de cette organisation ouest-africaine. En effet, la libre circulation est remise en cause dans la mesure où la Cedeao devient comme « une feuille divisée en deux », a expliqué le professeur Franklin Nyamsi, enseignant en France, sur son compte Youtube. « il va y avoir des pays de la Cedeao qui ne seront plus en relation de continuité géographique les uns avec les autres », a indiqué l’universitaire.

Retrait du Burkina, Mali et Niger de la Cedeao : finis les sanctions ?

C’est l’exemple de la liaison entre le Sénégal et les pays de la côte ouest-africaine, membres de l’organisation. Il en sera de même de la liaison de l’Afrique du nord et ces pays de la côte du Golfe de Guinée, qui ne sera plus continu. Sur le plan économique, les déplacements de l’Europe ou l’Afrique du nord vers le Golfe de Guinée va occasionner de larges détours, donc plus couteux, a ajouté le professeur Nyamsi. Il faudra donc des discussions entre ces blocs pour éviter ces conséquences.

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L’autre conséquence est à retrouver sur le plan diplomatique. En effet, a souligné l’universitaire, les fonctionnaires de la Cedeao dans ces pays devront se retirer. Les tractations en ce sens doivent être en cours pour leur départ ou pour redéfinir les modalités de leur présence dans ces trois pays. « Les agences de la Cedeao dans ces territoires sont désormais caduques » avec leur retrait sans délai, s’est justifié l’enseignant. C’est le même cas pour les fonctionnaires de ces trois pays affectés aux différents bureaux de la Cedeao.

Cette situation qui vide l’organisation de ses membres pose la question de sa survie. En effet, il n’est pas évident que ses membres restants cessent leur coopération bilatérale avec chacun de ces trois pays. On a encore en souvenir le rétropédalage du port de Cotonou qui a voulu reprendre les relations avec les opérateurs économiques du Niger, après les avoir suspendu.

En cas de succès de cette nouvelle organisation naissante entre ces pays du Sahel, il est à supposer que d’autres pays demandent à la rejoindre, étant donné que l’AES se dit ouverte aux intégrations.

La Rédaction