Départ de l’ambassadeur et des militaires: Paris se soumet aux injonctions de Ouagadougou

Départ de l'ambassadeur et des soldats- Paris se soumet aux différentes injonctions de Ouagadougou

Les relations entre Ouagadougou et Paris ont été marquées ces dernières semaines par des interpellations de l’Élysée. En dehors du rappel de son ambassadeur, il a été demandé à la France de retirer ses troupes du Burkina. Demandes auxquelles l’ancien pays colonisateur a mis du temps à répondre positivement.

Les tergiversations dont a fait preuve l’Élysée suite aux demandes de Ouagadougou, n’ont pas suffi à trouver une autre issue à la crise naissante. Face à l’insistance des autorités burkinabè de transition, paris n’a eu d’autre option que de se plier aux demandes de son ancienne colonie.

Retrait de certains symboles français de Ouagadougou

Il aura fallu près d’un mois et moult rebondissements après la demande de Ouagadougou, pour que la France rappelle son ambassadeur au Burkina. Ce jeudi 26 janvier, le Quai d’Orsay a annoncé avoir rappelé Luc Hallade « pour mener des consultations sur l’état et les perspectives » de la coopération bilatérale. Pour rappel, c’est depuis fin décembre que Ouagadougou a envoyé à Paris un courrier demandant « un changement d’interlocuteur ».

Burkina-Faso: les autorités ne veulent plus de l’ambassadeur français Luc Hallade

Une exigence qui n’a pas trouvé écho favorable jusqu’à ce que le Burkina n’enfonce le clou en demandant également le départ des 400 militaires français stationnés à la base militaire de Kamboinsin (banlieue nord de Ouagadougou). Face à cette nouvelle interpellation, les autorités françaises ont aussi eu une attitude pas claire, jetant le doute sur l’envoi réel d’une correspondance dans ce sens, pourtant révélé le 21 janvier par l’Agence d’Information du Burkina (AIB).

Le président français, Macron, a même demandé des éclaircissements à son homologue burkinabè, Ibrahim Traoré. Mais c’est le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, qui confirma le 23 janvier, la dénonciation de l’accord militaire qui lie les deux pays avec pour conséquence l’obligation pour Paris de retirer ses troupes dans un délai d’un mois. « Mardi […], nous avons reçu formellement la dénonciation, par le gouvernement burkinabè, de l’accord de 2018 relatif au statut des forces françaises présentes dans ce pays» a finalement déclaré ce 25 janvier, le ministère français des Affaires étrangères à l’AFP.

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« Conformément aux termes de l’accord, la dénonciation prend effet un mois après la réception de la notification écrite » a ajouté le ministère. L’ambassadeur Luc Hallade est également rappelé dans la foulée, faisant ainsi droit aux exigences du Burkina, pour une redéfinition des relations entre les deux pays. Et selon RFI, les 400 soldats vont effectivement quitter le Burkina dans un délai de 30 jours, mais le matériel prendra plus de temps, jusqu’à 3 mois. Paris serait en train de négocier dans ce sens. La future destination de ces forces spéciales serait le Niger et le Tchad.

Edoh