Cette semaine, le secrétaire d’État américain Antony Blinken effectue une tournée en Afrique. Son message, en dehors de la coopération économique, est que l’insécurité augmente en Afrique à cause de la coopération avec la Russie. Il a exprimé ce point de vue dans une interview à la radio française Rfi, lors de son escale en Côte d’Ivoire.
Quatre pays africains ont été choisi par le secrétaire d’État américain pour proposer une autre forme de coopération, dans le but de contrer la percée de la Russie et de la Chine en Afrique. Dans son approche, Antony Blinken essaie de convaincre ses vis-à-vis que le choix de la Russie à travers notamment ‘‘ Wagner ’’ pour la coopération militaire, fait augmenter l’insécurité dans les pays du Sahel.
Une insécurité en expansion!
S’exprimant sur la radio française RFI, Antony Blinken a fait savoir qu’en Afrique, pour les pays « qui ont décidé de mettre leur sort entre les mains du groupe Wagner, la Russie », « la violence, la destruction, l’abus des ressources, l’abus du peuple est dans le sillage ». Pour lui, « au contraire de voir une meilleure sécurité pour les peuples en question, l’insécurité a été croissante » dans chacun de ces pays.
Diplomatie agressive : une tournée du secrétaire d’État américain en Afrique sur fond de menaces
Cette position du secrétaire d’État américain est la même que distillent depuis quelques années les occidentaux et plusieurs de leurs ONG, depuis que les Russes sont sollicités par le Mali, le Burkina et bientôt le Niger. Mais elle contraste avec le point de vue des autorités de ces pays ainsi que leurs populations. En effet, les relations entre le Mali et la Russie se sont accentuées depuis l’arrivée au pouvoir du Colonel Assimi Goïta et des acquis sécuritaires sont à mettre à l’actif de cette coopération.
L’armée malienne a connu une importante montée en puissance avec l’acquisition de nouveaux équipements et l’assistance des formateurs russes. Tout ceci a permis au Mali de récupérer l’entièreté de son territoire, chose qui n’a pas été possible sous les régimes précédents qui collaboraient avec les occidentaux. Les rebelles qui occupaient le nord du pays, notamment Kidal ont été chassés, malgré toute la propagande sur les réseaux sociaux qui voulait faire croire que ces rebelles sont plus aguerris que l’armée malienne.
Éradiquer l’insécurité
L’insécurité du fait des terroristes n’est pas encore éradiquée au Mali et des attaques périodiques sont menées, mais ils n’ont plus les mêmes succès que par le passé. Et chaque semaine, des terroristes sont neutralisés selon les rapports de l’armée malienne, images à l’appui. Plusieurs terroristes, dont trois chefs membres du Daesh, ont d’ailleurs été neutralisés cette semaine à Ménaka. La situation est pareille au Burkina où les attaques terroristes sous le Capitaine Ibrahim Traoré, rencontrent désormais une force supérieure qui les annihilent.
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L’usage des vecteurs aériens par les armées des deux pays, impossible il y a quelques années, met un frein à l’expansion des mouvements terroristes. Hier, l’armée burkinabè annonçait avoir neutralisé un important cadre de l’EIGS, Harouna Oulel alias Abdel-Malick alias Malick, dont la tête était mise à prix à 150 millions de FCFA. En visite à Moscou début janvier, le Premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine avait indiqué que la « coopération avec les pays occidentaux « n’a pas été à la hauteur » des attentes du Niger.
Ce dernier a ajouté que le départ des troupes françaises a « positivement impacté » la lutte du Niger contre le terrorisme. La situation est comparable en République Centrafricaine où ,grâce à l’apport des Russes, le président Touadéra a pu reprendre le contrôle de la quasi-totalité du territoire de son pays. Il est donc clair que la conception de l’insécurité par le secrétaire d’État américain est contraire à celle des pays du Sahel. Elle est aussi opposée à celle des populations de ces pays qui ont réclamé un rapprochement avec la Russie.
La Rédaction