Diplomatie agressive : une tournée du secrétaire d’État américain en Afrique sur fond de menaces

Diplomatie - une tournée du secrétaire dÉtat américain en Afrique sur fond de menaces

L’offensive diplomatique des occidentaux en Afrique s’intensifie face à l’intérêt suscité par la Russie sur le continent. Cette semaine, Antony Blinken, secrétaire d’État américain, entame une tournée dans 4 pays africains pour officiellement relever les engagements des USA réalisés en Afrique. Toutefois, ce voyage intervient après les propos menaçants d’un autre responsable américain envers le continent.

Au-delà de la France, dont les bases militaires sont déjà fermées dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest, les États-Unis sont également sur la sellette dans plusieurs pays. C’est donc le moment de renforcer les liens avec l’Afrique pour espérer ne pas être remplacé par de nouveaux partenaires qui frappent à la porte. Mais ces initiatives sont toujours empreintes de l’éternel condescendance dont font preuve ces pays envers l’Afrique.

Le secrétaire d’État américain en Afrique

Le secrétaire d’État américain vient officiellement faire le service après-vente du sommet États-Unis Afrique tenu à Washington en décembre 2022. Pendant une semaine, Antony Blinken va mettre la lumière sur les promesses faites à ce sommet et déjà réalisées en Afrique, lors de cette tournée qui va le faire parcourir le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, le Nigéria et l’Angola.

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Aux dires de Molly Phee, secrétaire d’État adjointe chargée des affaires africaines, ce sera un voyage positif, avec un moment « vraiment sympa » en Côte d’Ivoire qui organise actuellement la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Le choix du Cap-Vert, est lié au fait que ce pays est une formidable démocratie et un bon exemple pour le continent. En Côte d’Ivoire et le Nigéria, les sujets sécuritaires seront au menu, avec la situation au Sahel, a expliqué Mme Phee.

Il s’agira donc pour le secrétaire d’État américain d’évoquer l’évolution des liens économiques, commerciaux, sur le plan sanitaire. Mais aussi de remercier le gouvernement angolais qui œuvre à la stabilité dans l’est de la RDC. Au-delà des raisons officielles annoncées, il est loisible de voir à travers cette tournée, une manœuvre des américains pour mettre la pression sur leurs partenaires africains, de plus en plus attirés par une coopération avec la Russie sur tous les plans.

Une menace à peine voilée

Les propos tenus par Mme Phee la semaine dernière, corroborent l’hypothèse d’une tournée du secrétaire d’État américain pour mettre la pression sur les africains. « Nous n’avons aucune objection à ce que les pays (d’Afrique NDLR) diversifient leur partenariats, mais il est évident que s’ils choisissaient de s’engager avec des pays comme la Russie, cela créerait de grandes difficultés » avait-elle déclaré à la presse, annonçant cette tournée de son patron.

Antony Blinken, Secrétaire d’État américain

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S’agissant du Niger, elle a dit qu’il n’a pas à prendre exemple sur le Mali en se tournant vers la Russie et prévient que ce sera « compliqué » pour le Niger s’il faisait ce choix. La décision des autorités maliennes de « mettre les Français à la porte » et d’inviter les russes a « entrainé une augmentation des pertes civiles et des attaques sécuritaires », a-t-elle soutenu. Elle a avertit le Niger de faire le bon choix. Il s’agit là d’une menace sans voile, envoyée à des États que les américains prétendent regarder comme indépendants et souverains.

La rivalité entre les États-Unis et la Russie est légendaire et se présente sous sa forme extrême, actuellement en Ukraine. En Afrique, la Russie est en train d’étendre son influence et cette situation est très mal vécue par les occidentaux, notamment les américains qui remuent terre et ciel pour maintenir le statu quo dans les pays où ils ont encore de l’influence.

La Rédaction