La criminalité liée au trafic de drogue n’épargne pas le Costa Rica. Pour enrayer ce mal qui commence par gangréner son pays, mais aussi assurer des ressources financières, le président Rodrigo Chaves a proposé de légaliser le cannabis récréatif, selon l’AFP.
La production et la consommation du cannabis médicinal sont autorisées dans ce pays d’Amérique centrale. Mais le trafic organisé par les bandes criminelles est source de violences qui prennent de l’ampleur. Même si le niveau de violence est moins que celui des autres pays confrontés au mal, 656 meurtres ont été enregistrées en 2022, un niveau de criminalité jamais enregistré dans ce pays.
Légalisation du cannabis récréatif
France: une élue et sa famille en garde à vue pour culture de cannabis
« Il faut couper à la racine » le mal, a indiqué Rodrigo Chaves dans un entretien à l’AFP. Le président costaricain a exprimé sa détermination à « faire tout ce qui est possible » pour ne pas arriver à la situation que vit ses voisins, le Honduras et le Salvador. Ces pays ont été obligés de déclarer l’état d’exception dans leur guerre contre les bandes criminelles, les « maras ».
Aussi, le gouvernement a introduit un projet de loi au Parlement pour légaliser la consommation de cannabis récréatif. Face aux critiques, M. Chaves a expliqué ne pas faire « la promotion de la consommation du marijuana. Ce que je dis (c’est qu’il) y a une réalité : si nous la légalisons, nous la régulerons »,a-t-il indiqué.
« Les consommateurs, les non-consommateurs et l’État costaricien s’en porteront mieux » a-t-il assuré. En outre, le Costa Rica ne sera pas le premier pays à faire le choix de légaliser le cannabis récréatif, il y’a déja l’Uruguay, les Pays-Bas ou certains États américains. Cette solution va aussi permettre de créer de nouvelles ressources fiscales pour l’État.
Lire aussi: Légalisation du cannabis: le sujet surprise de la campagne présidentielle en France
Au-delà de la légalisation du cannabis récréatif, M. Chaves mise également sur la répression. D’ailleurs une opération spéciale de la police a déjà permis en deux semaines près de 5.000 arrestations, la saisie de 2,5 tonnes de stupéfiants et de plus d’une centaine d’armes à feu. Le président veut aussi « changer les lois » et réformer la justice qu’il juge trop laxiste. Autre mesure, lutter contre le transit de la cocaïne depuis les ports du Costa Rica vers les Etats-Unis et l’Europe.
Esso ASSALIH
