En fin de semaine dernière, plusieurs chefs d’États étaient à la tête d’une délégation africaine en Ukraine et Russie. Leur mission, effectuer une médiation entre ces deux pays en conflit depuis plus d’un an. Au bout des deux jours de la mission de paix, on retient plus les péripéties et dissensions affichées qu’un accord arraché entre les deux belligérants.
Ils étaient quatre chefs d’États dans la délégation complétée par les représentants des trois autres présidents formant le total des 7 États initiateurs de la médiation. Il s’agit des présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, Zambien Hakainde Hichilema, Comorien Azali Assoumani et Sénégalais Macky Sall. Les présidents Congolais, Ougandais et Égyptien étaient représentés dans cette délégation.
Visite mouvementée en Ukraine
La mission de paix africaine s’est achevée le samedi 17 juin à Saint-Pétersbourg avec la rencontre entre la délégation et le président russe Vladimir Poutine. Mais les débuts tumultueux de cette expédition le vendredi, pouvaient inspirer chez les plus sceptiques des doutes supplémentaires quant à sa réussite. En effet, un incident diplomatique a été provoqué par le blocage des membres de la sécurité du président sud-africain à l’aéroport à Varsovie en Pologne.
Ces derniers devaient accompagner leur président en Ukraine, ce qui a fait dire au chef de l’équipe que les autorités polonaises ont fait preuve de « racisme ». C’est dans ce climat que M. Cyril Ramaphosa est arrivé en Ukraine à la tête de la mission de paix. Après l’incident de Varsovie, c’est des missiles lancés par la Russie sur la région de Kiev qui ont rendu mouvementé le début de la visite dans la ville ukrainienne de Boutcha. La délégation a été obligée de se réfugier sous un bunker.
Ensuite la délégation africaine s’est prêtée à l’exercice de dépôt de bougies devant un mémorial comménorant le supposé massacre de civils par les forces russes dans Boutcha. Mais cette exercice de compassion n’a pas suffi à convaincre le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontré plus tard à Kiev. Ce dernier a simplement rejeté la médiation africaine. « Permettre toute négociation avec la Russie maintenant, quand l’occupant est sur notre terre, signifie geler la guerre » a souligné le président ukrainien.
Ni Zelensky, ni Poutine en accord avec la mission de paix
« La Russie en profitera pour devenir plus puissante, s’armer encore plus et agresser encore plus l’Ukraine » a tranché le président ukrainien face aux efforts de la mission de paix, d’arracher un avis favorable à des pourparlers ou à un cessez-le-feu. La démarche de la délégation africaine a aussi rencontré le même résultat le lendemain à Saint-Pétersbourg où elle a rencontré le président russe Vladimir Poutine.
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Ce dernier a rappelé les origines de la guerre d’aujourd’hui qui remontent au « coup d’État » en Ukraine en 2014. Son porte-parole Dmitri Peskov a jugé les proposition africaines « très difficiles à mettre en œuvre » mais a assuré que « le président Poutine a manifesté son intérêt pour l’examiner ». En effet, la délégation africaine a proposé un plan de paix de dix points comportant entre autres une « désescalade des deux côtés », la reconnaissance de la souveraineté des deux pays, la levée des entraves à l’exportation des céréales.
Autre bémol de cette mission de paix, les dirigeants africains n’ont pas semblé avoir le même discours. Pendant que Macky Sall et Azali Assoumani voyaient des bonnes volontés des deux côtés, Cyril Ramaphosa a insisté sur la désescalade dans les deux camps, avis non partagé par les deux présidents belligérants. Toutefois en Ukraine, le président Comorien, Azali Assoumani, a promis que la mission de paix reviendra avec une proposition de feuille de route tenant compte des volontés des deux présidents en conflit.
La Rédaction