Alors que les résultats partiels de l’élection présidentielle ont été proclamés, l’opposition nigériane a demandé ce mardi 28 février, une annulation de l’élection. Celle-ci dénonce des « manipulations massives des résultats ».
Les résultats provisoires de la présidentielle tenue samedi dernier et proclamés par la Commission électorale (Inec) ne concernent que 14 États sur 36, auxquels s’ajoute la capitale fédérale Abuja. Le candidat du parti au pouvoir (APC), Bola Ahmed Tinubu est donné légèrement en tête devant celui du principal parti d’opposition (PDP), Atiku Abubakar, et de l’outsider Peter Obi (LP).
L’opposition nigériane dénonce des manipulations
Les deux principaux partis d’opposition nigériane, ont réclamé ce jour l’annulation de la présidentielle. Cet appel fait suite aux retards dans le décompte des votes, et aux importantes défaillances dans le transfert électronique des résultats. Avant la reprise du décompte ce mardi, les deux principaux partis d’opposition nigériane ont organisé une conférence de presse pour dénoncer « un simulacre d’élection ».
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« L’élection est irrémédiablement compromise et nous avons totalement perdu confiance dans l’ensemble du processus », ont déclaré les représentants du Parti démocratique du peuple (PDP) et du Parti travailliste (LP). Ils ont exigé que « ce simulacre d’élection soit immédiatement annulé ». ils ont également appelé « à la tenue d’une nouvelle élection », dénonçant des « manipulations massives ». En outre, l’opposition réclame « un vote de défiance » à l’encontre du président de l’Inec, Mahmood Yakubu.
Les deux partis ont appelé le président sortant Muhammadu Buhari « à tenir la promesse faite aux Nigérians de laisser comme héritage des élections libres, équitables, transparentes et crédibles ». Selon les résultats partielles, le candidat du parti au pouvoir Bola Tinubu est en tête avec plus de 4,1 millions de voix, suivi par Atiku Abubakar du PDP avec 3 millions de voix et Peter Obi (LP) avec 1,6 million de voix. Ce dernier, populaire auprès de la jeunesse qui le voit comme intègre, est venu bousculer le duel historique entre les deux grands partis du pays.
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La dénonciation portée par l’opposition nigériane est rejetée, comme on pouvait s’y attendre, par le parti au pouvoir. L’APC accuse l’opposition de vouloir « saper » la démocratie puisqu’elle « s’aperçoit qu’elle a perdu ». « Comme une grossesse arrivée à terme, l’élection ne peut pas être avortée », a déclaré Dele Alake, un porte-parole du parti, qui appelle l’Inec à accélérer l’annonce des résultats.
Esso A.