Nigéria : condamnation à mort d’un imam pour «blasphème» contre le Prophète Mahomet

Nigéria: condamnation à mort d’un imam pour «blasphème» contre le Prophète Mahomet

Un célèbre imam controversé pour ses positions, a été condamné ce jeudi 15 octobre par un tribunal islamique du nord du Nigéria. Le cheikh Abduljabbar Nasiru Kabara est accusé de blasphème contre le prophète Mahomet.

Le blasphème est un sujet sensible au Nigéria, pays ou une grande partie de la population est musulmane. Mais une telle sentence prononcée contre un chef religieux musulman est une chose rare dans le pays. L’imam en question, membre de l’ordre soufi Qadiriyya, est en désaccord avec d’autres religieux musulmans sunnites du nord du pays, en particulier les salafistes radicaux.

Un imam condamné pour blasphème

Comme rapporté par nos confrères de VOA Afrique, le juge du tribunal supérieur de la charia a reconnu l’imam coupable de «blasphème» pour ses prêches «révisionnistes». Selon le tribunal, le cheikh Abduljabbar interprète de manière erronée certains textes religieux. Ce dernier fait valoir que l’histoire et la théologie islamiques regorgent de mythes et de mensonges.

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A travers ses prises de positions, plusieurs religieux musulmans l’accusent d’insulter les compagnons du Prophète et de dépeindre ce dernier sous un mauvais jour. «Cette cour a retenu tous les chefs d’accusation portés contre vous et vous condamne par la présente à la mort conformément aux dispositions de la charia sur le blasphème»; a déclaré le juge à l’encontre de l’imam.

Cette condamnation se base sur la charia, loi islamique applicable parallèlement au droit commun dans plusieurs Etats du nord du Nigéria. Elle prévoit la peine de mort en cas de blasphème contre le Prophète Mahomet. L’imam Abduljabbar est détenu depuis février à la suite de son arrestation. S’estimant innocent, il s’est opposé à la demande de clémence de son avocat.

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Durant le procès, plusieurs policiers armés et personnels paramilitaires montaient la garde à l’extérieur de la salle d’audience. L’imam avait auparavant appelé ses partisans à rester calmes. Le blasphème contre le Prophète Mahomet n’est pas pris à la légère au Nigéria. C’est la troisième fois qu’une telle peine est prononcée ces dernières années, renseignent nos confrères.

Kylian B.