Élection de Bassirou Diomaye Faye : qui va réellement diriger le Sénégal ?

Élection de Bassirou Diomaye Faye - qui sera le vrai président du Sénégal ?

Contre vents et marrées, le clan de l’emblématique opposant sénégalais, Ousmane Sonko, a réussi à arracher le poste de président du Sénégal. Mais cette victoire ne s’est pas faite sans compromission, notamment la mise en retrait du leader Sonko au profit de Bassirou Diomaye Faye. Lequel des deux va alors diriger le pouvoir si chèrement acquis?

Bien avant que la proclamation officielle ne soit faite, le candidat de la coalition présidentielle Amadou Ba, a reconnu sa défaite et félicité son principal adversaire, le candidat de l’ex-Pastef. Il a été suivi plus tard par le président sortant Macky Sall, qui a aussi félicité Diomaye Faye. En attendant donc la confirmation officielle par la proclamation  des résultats, M. Faye est le nouveau président du Sénégal.

Un plan bien huilé

Alors qu’il était empêtré dans une cabale judiciaire depuis 2021, Ousmane Sonko voyait sa candidature à la présidentielle de février 2024 menacée. La menace s’est matérialisée avec les condamnations judiciaires à son encontre à l’approche du scrutin, et malgré les démarches entreprises, son rêve de devenir président du Sénégal se sont évanouis avec le rejet de sa candidature par le Conseil constitutionnel. Toutefois, le camp de l’opposant sénégalais avait déjà prévu un plan B pour parvenir au pouvoir.

Comment devenir Président du Sénégal malgré tout : les conseils d’un politique Algérien à Ousmane Sonko

Ce plan est celui conseillé en amont, par l’homme politique algérien Rachid Nekkaz. En effet, en septembre 2023, alors qu’Ousmane Sonko était en prison, Rachid Nekkaz avait fait une tournée intellectuelle dans 8 pays africains, notamment au Sénégal, pour faire la promotion de la stratégie qui fera de Sonko le futur président du Sénégal après Macky Sall. Cette stratégie consistait pour Sonko de choisir une doublure qui sera le candidat adoubé par son clan.

Ce dernier créera par décret ou référendum, une fois élu, le poste de Vice-Président au profit de M. Sonko le leader du Pastef, parti dissous. Le président élu n’aura plus qu’à démissionner pour permettre à Sonko de devenir le président effectif du Sénégal.  Ce plan est le même que le Pastef a mis en branle même si le parti n’a pas officiellement indiqué s’inspirer de M. Nekkaz. C’est donc Bassirou Diomaye Faye qui fut choisi et porté  à la tête du Sénégal depuis hier lundi 25 mars.

Sonko président du Sénégal ?

La première partie du plan exposé plus tôt a été menée avec succès se concluant par l’élection de la doublure de Sonko comme président du Sénégal. La deuxième partie consistait pour M. Faye de nommer Ousmane Sonko Vice-président. A ce propos, l’idée a déjà été évoquée par le fraîchement élu président, alors qu’il était encore en campagne. En effet, dans son projet de mandat, Bassirou Diomaye Faye a prévu l’instauration du « poste de Vice-président élu en tandem avec le président de la République » afin de diminuer les pouvoirs excessifs de ce dernier.

Lire aussi: De la prison à la présidence : un scénario qui se dessine pour Ousmane Sonko ?

Il compte également « supprimer le poste de Premier ministre ». Cette proposition avait été interprétée par certains de ses adversaires comme une entourloupe pour donner le pouvoir de président à une autre personne.La question qu’il convient de se poser maintenant est de savoir si M. Diomaye Faye va accepter transmettre son pouvoir nouvellement acquis à Ousmane Sonko, en abandonnant tout l’honneur et le prestige qui vont avec.

Dans son discours en tant que président du Sénégal, il s’est d’ailleurs engagé à gouverner avec humilité et dans la transparence et à se consacrer pleinement à la refondation des institutions du pays. Pour certains observateurs, transmettre le pouvoir serait une mauvaise option politique pour lui et sa coalition, car ce serait envoyer le message que le peuple a élu un homme faible incapable de diriger le pays. Il devrait aller au bout de son mandat et Sonko se présenterait pour le prochain mandat.

De son côté, Sonko acceptera-t-il de continuer par faire profil bas pendant les 5 années à venir ? N’assisteront nous-pas à un clash entre les deux hommes, ou plutôt trouveront-ils un moyen de s’entendre pour diriger ensemble le pays?

Esso A.