Alors qu’il est actuellement en prison et déchu de ses droits électoraux, Ousmane Sonko peut toujours devenir Président du Sénégal. C’est du moins ce que pense l’homme politique algérien Rachid Nekkaz, qui conseille à l’opposition sénégalaise une stratégie pour amener l’opposant à la magistrature suprême du pays.
Rachid Nekkaz est un homme d’affaires et homme politique franco-algérien, qui s’est déclaré à trois reprises candidat à des élections présidentielles. En 2007 en France, en 2014 et 2019 en Algérie, sans jamais réussir à faire valider son dossier. Aujourd’hui, il estime qu’Ousmane Sonko et l’opposition sénégalaise ont une dernière carte à jouer pour la présidentielle de 2024.
Devenir Président du Sénégal et trois actes
La stratégie proposée par Rachid Nekkaz pour devenir Président du Sénégal et rapportée par le média Pressafrik, se décompose en trois actes. Le premier et le plus important, consiste pour Ousmane Sonko à adouber rapidement un candidat sage et fin politiquement qui jouera sa doublure de confiance à la présidentielle de février prochain. Le second acte consiste à faire élire ce candidat grâce à la mobilisation de toute l’opposition, de la jeunesse et de la diaspora.
Le nouveau président sera chargé d’accorder, juste après son intronisation, une amnistie générale aux prisonniers politiques et créer par décret le poste de vice-président qu’Ousmane Sonko viendra occuper. Le troisième acte est simple, le président-doublure démissionne et Ousmane Sonko devient constitutionnellement le nouveau Président du Sénégal. En attendant, la condamnation de Sonko à deux ans de prison a été jugée définitive par la justice sénégalaise.
Lire aussi: Sénégal : sales temps pour Ousmane Sonko et son avocat français
Voici exposée la stratégie de M. Nekkaz qu’il avait lui-même commencé à mettre en œuvre en Algérie en 2019, avant que cette candidature présentée ne soit finalement pas validée. C’est une stratégie qui pourrait faire de Sonko, le Président du Sénégal, mais pour cela Ousmane Sonko doit reprendre toute ses forces et l’entière plénitude de sa lucidité, a conseillé l’homme politique algérien.
Pour ce faire, il doit immédiatement cesser sa grève de la faim, inefficace politiquement. Le risque est qu’il y perde la vie comme le militant-député irlandais de l’IRA, Bobby Sands au Royaume-Uni le 5 mai 1981, après 66 jours de grève de la faim, a prévenu M. Nekkaz. Pour rappel, M. Sonko a suspendu sa grève samedi passé. L’homme politique algérien appelle l’opposant sénégalais à être responsable et développer une vision globale des enjeux sociétaux et géopolitiques qui l’entourent, au-delà de ses propres convictions et valeurs.
Esso ASSALIH
