Burkina-Faso : qui veut encore assassiner le capitaine Ibrahim Traoré ?

Burkina-Faso - qui veut encore assassiner le président Ibrahim Traoré ?

Dans la nuit de mardi à ce mercredi 27 septembre, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Ouagadougou et d’autres villes du Burkina. Ces manifestants disaient empêcher un coup d’État contre le président Ibrahim Traoré, président de la transition et chef de l’État.

Ce n’est pas la première fois que des tentatives de destituer le président Traoré (35 ans), arrivé au pouvoir le 30 septembre 2022 suite à un coup d’État, sont signalées. Des arrestations avaient aussi été annoncées à l’approche du premier anniversaire de son accession au pouvoir.

Éliminer le président Ibrahim Traoré

Selon les médias burkinabè, l’information a été lancée par des activistes sur les réseaux sociaux. Ces derniers ont appelé les populations à descendre dans les rues pour empêcher une nouvelle tentative de coup d’État qui devaient être orchestré par des mercenaires déjà envoyés dans le pays.

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Aussi, hier après 20 heures, des milliers de manifestants se sont rassemblés au rond-point des Nations Unies à Ouagadougou, à quelques centaines de mètres de la résidence du président Ibrahim Traoré. La manifestation s’est étendue dans la capitale et dans d’autres villes du pays et a duré au-delà de 23 heures. Pour le moment, aucun communiqué officiel ne confirme les faits, mais selon les informations, la tentative serait déjouée.

La tension est donc tendue au Burkina à l’approche du premier anniversaire d’exercice du président Ibrahim Traoré. Le magazine Jeune Afrique affirmait en début de semaine que des tensions naissaient dans les casernes de l’armée burkinabè et que des tirs ont eu lieu près de la primature qui abrite le capitaine Traoré. Cet article lui a valu sa suspension au Burkina pour diffusion de fausses informations.

Plusieurs tentatives

Ce n’est pas la première fois que des tentatives de coup d’État contre le président Ibrahim Traoré sont annoncées. D’abord en décembre dernier, des médias burkinabè avaient annoncé qu’une tentative avait été déjouée. Elle aurait été confirmée par le président lors d’une rencontre avec les organisations de la société civile, accusant des « valets locaux » (civils et militaires) qui auraient reçu de l’argent pour ce faire. Ensuite, au début de ce mois, trois militaires burkinabè accusés d’avoir voulu « déstabiliser » le régime ont aussi été arrêtés.

Les manifestants à Ouagadougou

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Le procureur militaire de Ouagadougou indiquait le 8 septembre qu’ils sont mis en examen pour « complot contre la sûreté de l’État ». Le parquet militaire expliquait avoir eu des informations en août indexant « des militaires et anciens militaires, (qui) procéderaient à l’identification de points sensibles et de domiciles dont celui du président Ibrahim Traoré et de certaines autorités civiles et militaires en vue de déstabiliser la conduite de la transition». L’enquête a conduit donc à l’arrestation de ces trois militaires.

Tous ces évènements ajoutés à ceux intervenus au Mali, au début de la transition, démontrent que ces révolutions sont menacées. Les renseignements russes prévenaient au début de ce mois que les services de renseignement américains réfléchissaient à l’option d’enrôler des personnes pour éliminer les nouveaux leaders nigériens. Hier, sur le plateau d’une chaîne française, Vincent Crouzet, un expert en renseignement analysant le départ des forces française du Niger, affirmait que «nous auront peut-être plus de latitude pour monter des opérations de déstabilisation, cette fois-ci plus clandestines».

La Rédaction