Recrutements à l’OHADA : le Mali et le Burkina dénoncent le chantage de l’Agence Française de Développement (AFD)

Recrutements à l’OHADA - le Mali et le Burkina dénoncent le chantage de l’Agence Française de Développement (AFD)

Dans un communiqué conjoint ce week-end, le Mali et le Burkina ont fustigé le compte-rendu de la 55eme session du Conseil des Ministres de l’OHADA. Ils reprochent au communiqué de cette session tenue les 29 et 30 août à Kinshasa en RDC, d’avoir occulté les faits graves qui ont entaché le processus de recrutement qui s’y tenait.

En fin du mois dernier, le conseil des Ministres de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) s’est réuni au Congo pour pourvoir à des postes vacants. Les ministres des pays membres devaient recruter aux postes de Secrétaire permanent et à d’autres postes internationaux. Ils devaient choisir entre plusieurs candidats.

Un recrutement sous pressions à l’OHADA

Le communiqué conjoint des deux pays ouest-africains reproche au compte-rendu de la 55eme session du Conseil des Ministres de l’OHADA d’éluder sciemment certains faits. En effet, il précise que « contrairement au récit » du compte-rendu, les représentants du Mali et du Burkina « ont évoqué plusieurs griefs et manquements violant les règles de fonctionnement de l’OHADA ».

Développement de l’Afrique : « une priorité » pour la France, malgré tout

Il précise que « le processus de recrutement (a été) entaché de vices de forme et de fond » et dénonce des « recrutements frauduleux ». Plusieurs causes ont été citées, notamment « le chantage opéré par l’Agence Française de Développement, qui a menacé ouvertement de retirer son financement, au cas où, des candidats qui lui sont favorables ne seraient pas choisis », indique le communiqué. En outre, il dénonce « de nombreuses manœuvres illégales » au cours des travaux.

Lire aussi: A la découverte de Polymate, le réseau social africain qui fait gagner facilement de l’argent

Ces manoeuvres ont consisté « à retirer abusivement la parole aux représentants du Burkina Faso et du Mali ». Une autre a été de « déconnecter le système de visio-conférence à d’autres participants ». Ces agissements ont conduit les représentants des deux pays à quitter la salle. Ces faits n’ayant pas été rapportés, les autorités des deux pays ont indiqué refuser « de participer à une mascarade qui viole la souveraineté des États africains et décrédibilisent l’OHADA ».

Aussi, dans une lettre de protestation qui sera adressée à l’OHADA, le Mali et Burkina annoncent faire quatre demandes. Dénoncer toutes les irrégularités ayant entaché ce processus de recrutement, appeler à la suspension du processus d’installation des personnels irrégulièrement et illégalement recrutés. Mais aussi, demander la reprise du compte-rendu de la session et évoquer tous les faits. Et enfin, demander à la conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’OHADA de se saisir urgemment de la situation.

Les deux pays ont menacé de tirer les conséquences de droit, en cas de passage en force.

Crédit Photo: OHADA

Esso ASSALIH