L’Iran menace de prendre des mesures pour attirer l’eau d’une rivière afghane

L'Iran menace de prendre des mesures pour attirer l’eau d’une rivière afghane

La République islamique d’Iran a menacé ce vendredi de prendre des mesures pour attirer les eaux d’une rivière afghane dans le cadre de mésententes avec son pays. La question de ce cours d’eau exploité par les deux pays, alimente depuis longtemps des tensions entre eux, indique l’AFP qui a rapporté le communiqué.

La rivière Helmand (1.150 km) prend sa source dans le centre de l’Afghanistan, mais sert à l’irrigation de terres agricoles dans le sud-est de l’Iran. Aussi l’usage de ces eaux a fait l’objet d’un traité signé en 1973 entre les deux pays. Mais l’Iran accuse son voisin de ne pas respecter les termes de leur accord.

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« La République islamique d’Iran se réserve le droit de prendre les mesures nécessaires et souligne l’entière responsabilité de l’Afghanistan à cet égard », a annoncé dans un communiqué le ministre iranien des Affaires étrangères. Il accuse les dirigeants afghans de n’avoir pas « honoré les engagements pris dans le cadre du traité » et de n’avoir « pas offert la coopération nécessaire pour fournir à l’Iran ses droits légaux en matière d’eau ».

En effet, le traité signé en 1973 entre les deux pays donne à l’Iran le droit d’utiliser 22 mètres cubes par seconde des eaux, plus éventuellement quatre mètres cubes supplémentaires. Mais l’Iran dit ne pas avoir accès à cette quantité d’eau, notamment à cause du barrage Kajaki, l’un des principaux barrages hydroélectriques d’Afghanistan.

Ebrahim Raïssi, président de l’Iran

Jeudi, les autorités afghanes expliquaient l’arrêt de l’acheminement de l’eau de la rivière afghane vers l’Iran par le manque de précipitations et une grave sécheresse qui on fait baisser le niveau du cours d’eau. Le chef de la diplomatie iranienne a qualifié cette déclaration de « contradictoire et fausse ». Mais sur Twitter, le porte-parole du gouvernement afghan a rassuré que son pays est « déterminé à remplir ses obligations ».

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Toutefois, M. Zabihullah Mujahid a regretté les « déclarations inappropriées » de l’Iran pouvant nuire aux liens entre les deux pays. Les déclarations en question sont celles du président iranien Ebrahim Raïssi qui, jeudi, demandait à son voisin de laisser couler l’eau de la rivière vers son pays. Il a invité l’Afghanistan a considérer « sérieusement » son avertissement pour « ne pas se plaindre ensuite ».

Esso ASSALIH